Publicité
Affaire Britam: la Commission d’enquête est-elle prématurée ?
Par
Partager cet article
Affaire Britam: la Commission d’enquête est-elle prématurée ?
Existe-t-il des zones d’ombre autour de la vente des actions de Britam, au Kenya, au point de mettre en place une Commission d’enquête ?
Pour Roshi Bhadain, il n’existe point de zones d’ombre. Le leader du Reform Party estime, documents à l’appui, qu’il n’y a pas eu de malversation autour de la vente des actifs de Britam, au Kenya. L’ancien ministre des Services financiers avance même que la décision d’instituer une commission d’enquête a été motivée politiquement.
Pourquoi les «Special Administrators» n’ont-ils pas donné suite à la vente des actions de la BAI au sein de Britam, pour un montant de Rs 4,3milliards, suite à une offre d’un acheteur potentiel, MMI Holdings Ltd?
Une correspondance est adressée au ministre Roshi Bhadain, le 14 octobre 2015. Elle fait mention d’une offre sans engagement de l’ordre de Rs 4,3milliards pour l’achat de 23,34 % d’actions de Britam, envoyée par le groupe sud-africain MMI Holdings Ltd. Cette offre a été adressée au ministre des Finances d’alors (Vishnu Lutchmeenaraidoo), au gouverneur de la Banque de Maurice, à PricewaterhouseCoopers (ancien conservateur des actions de la BAI) et à BDO (nouveau conservateur). Or, selon les documents circulés au Kenya, et adressés au ministère des Finances, la compagnie sud-africaine exige une période d’exclusivité sur Britam. Qui plus est, MMI Holdings Ltd demande d’effectuer une enquête d’audit et de vérifications (due diligence).
Roshi Bhadain explique que ces demandes n’ont pas été au goût du gouvernement kenyan, qui a alors proposé de vendre les actions à des actionnaires kenyans existants. Une demande agréée par Vishnu Lutchmeenaraidoo, en mai 2016, explique le leader du Reform Party.
Celui-ci maintient que les actions de la société kenyane ont été vendues au meilleur offrant (Rs 2,4 milliards), compte tenu du fait que le gouvernement mauricien devait rembourserr les souscripteurs aux plans Super Cash Back Gold. «Vishnu Lutchmeenaraidoo n’avait pas d’autre choix. Ce qu’il a fait n’est pas mauvais.» Pour prouver ses dires, Roshi Bhadain cite l’exemple de l’achat récent de 10,37 % des actions de Britam par l’International Finance Corporation, une filiale de la Banque mondiale, à un prix plus ou moins identique au prix de vente agréé par le ministère des Finances en mai 2016.
Existerait-il un «trou» dans les recettes de la vente ?
30 avril. C’est la date butoir pour déterminer si oui ou non le gouvernement mauricien bénéficiera d’une somme additionnelle, selon les dispositions du document de vente entre les deux gouvernements. Or, cette somme dépend de la remontée de l’action de Bri tam à la Bourse kenyane. Cette somme additionnelle serait ensuite utilisée pour payer les souscripteurs restants du plan Super Cash Back Gold.
Pourquoi avoir accepté de vendre les actions de Britam aux Kenyans si la tendance générale de Britam à la bourse kenyane n’était pas au beau fixe ?
«Samem erer ! Vishnu Lutchmeenaraidoo inn koz tro bokou et il a fait croire que l’action de Britam à la Bourse sera meilleure.» Roshi Bhadain dit ne pas comprendre comment le Conseil des ministres a pu avaliser la décision de mettre sur pied une commission d’enquête alors que la date butoir n’a pas encore été atteinte.
Plum LPP du kenya rachète les 23,234 %
<p>C’est la compagnie kenyane Plum LLP, une filiale d’Equity Bank du Kenya, qui a acheté les 23,234 % d’actionnariat de la BAI au sein de la Britam en 2016. Et cela, grâce à l’intervention de son gouvernement auprès de Maurice. Les actionnaires d’Equity Bank sont actionnaires de Britam à titre personnel. Le document intitulé The proposed acquisition of 452504000 ordinary shares of Britam Holdings Limited by Plum LLP, en date du 30 juin 2016, disponible en ligne indique que les gouvernements de Maurice et du Kenya reconnaissent et soutiennent l’acquisition proposée dans le but de protéger la société et ses filiales tout en fournissant au gouvernement mauricien les ressources nécessaires pour compenser les détenteurs de polices d’assurance à Maurice. Le National Treasury du Kenya a officiellement exprimé son appréciation au ministère des Finances et du développement économique de Maurice pour avoir accepté l’acquisition proposée. C’est Vishnu Lutchmeenaraidoo qui s’occupait des Finances. Le document précise que cette transaction viendra assurer le gouvernement de Maurice s’agissant de l’acquéreur des actions de Britam.</p>
Sudhir Sesungkur: «La BAI était l’affaire des Services financiers»
<p><strong>Roshi Bhadain explique que c’est le ministère des Finances qui a mené toutes les négociations au sujet de Britam. Pourquoi montrer l’ex-ministre des Services financiers du doigt ?</strong></p>
<p>Les correspondances ont été adressées au ministère des Finances. Mais les négociations ont été chapeautées par un monsieur Nemchand, adjoint au chef de cabinet du ministère des Services financiers. La BAI était l’affaire des Services financiers, c’était leur dossier.</p>
<p><strong>Vous vous acharnez à dire que ce n’est pas la chute en Bourse qui a fait baisser le prix de Britam à Rs 2,4 milliards. Pourquoi ? </strong></p>
<p>Parce que le prix d’une société ne se résume pas à ce que ses actions valent en Bourse. La firme sud-africaine a fait une offre de Rs 4,3 milliards après le crash de la BAI. Pourquoi ? En outre, même la première offre des Kenyans était à hauteur de Rs 4,3 milliards. Pourquoi ? Il y a quelque chose qu’on appelle un <em>strategic stake</em>. Britam était l’assurance numéro un au Kenya. Elle a aussi un bâtiment et elle a fait d’énormes profits dans le passé.</p>
<p><strong>La date butoir pour que la totalité du paiement soit effectuée est le 30 avril, soit dans 12 jours. Cela ne rend-il pas la Commission d’enquête caduque ? </strong></p>
<p>Non, nous avons parlé au <em>Special Administrator</em> et il n’y a aucune raison de s’attendre à recevoir un sou de plus de cette vente.</p>
<p><strong>Mais nous pouvons s'attendre à un paiement au 30 avril ? </strong></p>
<p>Mais cela n’arrivera pas. Ce paiement arrivera seulement si les deux conditions qui y sont rattachées sont respectées. Soit une montée de 51 % des actions de Britam en Bourse ainsi que d’énormes profits. Mais est-ce que cela arrivera ? Est-ce même possible ? Pourquoi accepter ces conditions?</p>
Publicité
Les plus récents