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Saint-Aubin: Leelawtee Erisan, sage-femme déterminée

18 avril 2017, 13:13

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Saint-Aubin: Leelawtee Erisan, sage-femme déterminée

 

Ce métier qui n’est plus à l’ère du temps, elle le pratique depuis presque une soixantaine d’années. Après des centaines de bébés mis au monde, la sage-femme revient sur son parcours.

«Mes fils me disent d’arrêter de faire ce travail et ces longs voyages pour aller traiter les gens. Mais je ne compte pas les écouter», confie avec un large sourire Leelawtee Erissan. Notre interlocutrice est une sage-femme dans le sens le plus traditionnel du terme. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, ses services sont encore sollicités aux quatre coins de l’île.

D’ailleurs, elle revient d’une visite dans le Nord lorsqu’elle nous reçoit à Saint-Aubin. Village où elle habite depuis que les camps sucriers ont été démantelés. «Partou kot bizin mwa mo alé», soutient la dame, en sari couleur crème, en citant les villages de Chemin-Grenier et Tyack comme étant ceux où elle se rend le plus souvent. En pleine forme et dotée d’un dynamisme qui lui vient de son travail, Leelawtee semble à peine faire ses 79 ans. «Tan ki éna travay é ki mo lipié amenn mwa, mo pou alé», dit-elle d’un ton déterminé.

Mais aller où ? Au chevet des femmes qui viennent de donner naissance et assister aussi leurs bébés, évidemment. Celle qui s’est lancée dans le métier alors qu’elle n’avait que 20 ans avoue que son travail a beaucoup évolué. Elle est loin l’année de ses 14 ans, lorsqu’elle a accompagné sa grand-mère, sage-femme, pour la première fois. «Les femmes d’aujourd’hui ne sont plus comme celles d’auparavant. Elles n’accouchent plus de la même façon et encore moins à la maison. À présent, elles donnent toutes naissance par césarienne», affirme Leelawtee Erissan catégorique.

Le fait que les femmes n’accouchent plus à la maison fait que ses services ne sont requis qu’après la naissance. La septuagénaire ne fait désormais plus d’accouchements. Son travail consiste juste à «masser les mères et leurs enfants une fois qu’elles sont de retour à la maison, explique la sage-femme. Je ne les chauffe plus et ne leur masse plus le ventre comme avant.» Les soins pour les bébés n’ont, eux, heureusement pas changés. Ce que Leelawtee leur réserve toujours, c’est un massage du corps entier avec des huiles et des soins dont elle seule a le secret.

 

Des vingtaines de bébés mis au monde

<p>C&rsquo;est avec une fierté non dissimulée que la sage-femme dit s&rsquo;être occupée des 26 enfants de ses fils et de ses filles, après ou avant leur naissance. &laquo;Dans la famille en général, j&rsquo;ai aidé à en mettre 35 au monde. Concernant le nombre hors de la famille et durant toute ma carrière, je ne saurais vous le dire&raquo;, dit Leelawtee Erisan, qui, d&rsquo;ailleurs, était aux petits soins pour la petite dernière de la famille.</p>

 

 

Une publication du quotidien BonZour!

 

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