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Affaire Sobrinho : le rôle de la management company

19 avril 2017, 07:21

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Affaire Sobrinho : le rôle de la management company

NWT (Mauritius) Ltd. Il s’agit de la management company (ou société de gestion) qui a agi comme intermédiaire entre les sociétés d’Álvaro Sobrinho  et la Financial Services Commission (FSC) pour les demandes de licences, dont une Investment Banking Licence.Le nom de la société, filiale du groupe AXYS, a été révélé par le Premier ministre dans sa réponse à la Private Notice Question de Xavier-Luc Duval, le 4 avril.

Depuis l’éclatement de l’affaire Sobrinho, l’une des principales interrogations des professionnels opérant dans les services financiers est de savoir si la management company des sociétés de l’Angolais a joué son rôle pleinement. Car, comme le rappelle Milan Meetarbhan, légiste et ex-Chief Executive Officer de la FSC, il revient en premier lieu à la société de gestion d’effectuer les vérifications préalables sur le client, à savoir l’exercice KYC (know your customer), lorsqu’une demande de licence est faite.

«C’est à elle de s’assurer que le client est crédible tout comme la provenance des fonds. Le régulateur est obligé de se fier d’abord aux vérifications faites par la management company», affirme Milan Meetarbhan

Il poursuit que si le mécanisme n’a pas été respecté par la management company, le régulateur peut alors prendre des actions disciplinaires dépendant de la gravité de la chose. En l’occurrence, suspendre le permis du client ou enclencher les procédures, pour le révoquer si le régulateur n’est pas convaincu des renseignements fournis.

Quid de NWT (Mauritius) Ltd ? Dans sa réponse, Pravind Jugnauth a affirmé que la FSC a demandé à NWT (Mauritius) Ltd un examen approfondi sur Álvaro Sobrinho après une allégation selon laquelle ce dernier serait sujet à une enquête pour une affaire de blanchiment d’argent impliquant 4,5 millions de dollars américains.

Services fiduciaires

 À la suite de quoi, toujours selon Pravind Jugnauth, NWT (Mauritius) Ltd a fourni à la commission une notice du Public Prosecution Service, Attorney General’s Office de l’Angola en date du 8 novembre 2011, soutenant que l’État angolais ne souhaitait pas poursuivre le riche banquier et philanthrope, et un résumé des poursuites pénales en date du 23 mai 2013 contre Álvaro Sobrinho en Angola et au Portugal.

Un autre document soumis par la société de gestion fait état de l’autorisation accordée par la cour d’appel de Lisbonne à Álvaro Sobrinho, le 7 juillet 2016, de faire appel contre la saisie de ses biens au Portugal après que ceux-ci étaient soupçonnés de provenir de crimes financiers. Tout comme une autre demande du Public Prosecutor’s Office portugais pour invalider l’autorisation, mais qui a été rejetée le 29 septembre 2016.

Toujours selon le Premier ministre, c’est après s’être appuyée sur ces informations et s’être assurée que les requêtes sont en règle que la commission a octroyé quatre permis à Álvaro Sobrinho. Permis qui sont, pour l’heure, gelés.

L’express a sollicité la directrice générale de NWT (Mauritius) Ltd pour une réaction. Yannick Roussety a fait savoir, à travers la réceptionniste du groupe que l’express a eue au téléphone le jeudi 6 avril, qu’elle ne serait disponible ce jour-là pour nous répondre. Nous avons malgré cela adressé nos questions par courriel à la société.

D’ores et déjà, un survol du site Internet de NWT la présente comme un groupe de sociétés proposant des services fiduciaires aux entreprises et à des clients fortunés. Si le quartier général est basé à Port-Louis, NWT a des filiales en Suisse, à HongKong, au Canada, aux Îles Vierges britanniques et à Niévès, petite île des Antilles. Les principales sociétés du groupe sont NWT Management SA et NWT (Mauritius) Ltd. Le Chairman est Eendren Venchard.

 

 

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