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Éducation: les punitions corporelles dans les écoles inquiètent
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Éducation: les punitions corporelles dans les écoles inquiètent
Une cinquantaine de cas de punitions corporelles dans les écoles primaires depuis le début de l’année. Et au moins dix dans une même Star School. Pourtant, la punition corporelle est interdite par la loi. Ce qui a eu le don de «profondément irriter» et motiver le ministère de l’Éducation. Au point de créer une Control Squad pour enquêter sur ces cas de maltraitance. Cependant, même cette décision fait polémique en ce moment car des employés du secondaire font partie de l’équipe qui enquête.
Selon nos informations, les cas concernent surtout des élèves de Lower Primary (en général de Grade 1 à Grade 3), qui allèguent avoir été frappés à coups de règle ou de rotin par l’enseignant. Si ce n’est des gifles. «D’habitude, les parents vont voir le maître d’école qui rapporte l’affaire à la zone éducationnelle. Une enquête est initiée. Certains parents choisissent d’alerter le bureau de l’Ombudsperson for Children également», explique-t-on.
Il y a deux semaines, l’équipe du ministère de l’Éducation s’est rendue à l’école primaire Serge Coutet, à Baie-du-Tombeau, pour enquêter sur un cas de punition corporelle. Il nous revient que le rapport a été soumis, mentionnant qu’il existe une grande probabilité que la plainte faite par les parents de l’enfant soit vraie. Cette enquête avait été menée par un inspecteur du primaire, un employé du département des ressources humaines et un Quality Assurance Officer, employé de l’éducation secondaire. Ce qui dérange justement…
Vinod Seegum, président de la Government Teachers Union, laisse entendre que les enseignants du primaire n’ont pas l’intention de se laisser faire. «Pourquoi faire venir des gens du secondaire pour se pencher sur un problème qui concerne le primaire ? C’est une insulte à tous les employés du primaire ! Cela veut-il dire que les inspecteurs du primaire ne sont pas capables de faire une enquête ? Cela fait 70 ans depuis que l’éducation primaire existe, nous pouvons très bien gérer nous-mêmes», martèle-t-il.
Pour lui, la majorité des cas sont des allégations. «Il se peut qu’il y ait des instituteurs qui frappent des élèves mais la plupart des cas ne sont pas fondés. Quand les parents veulent nuire à la réputation d’un enseignant, ils n’hésitent pas à exagérer leurs propos. Et puis certains parents n’hésitent pas à faire du chantage, ils savent très bien que plusieurs instances vont enquêter. Il ne faut pas s’acharner sur les profs», souligne Vinod Seegum.
Pour Rita Venkatasawmy, Ombudsperson for Children, les cas de punitions corporelles dans les écoles sont bel et bien en hausse. «Depuis le début de l’année, nous avons reçu beaucoup plus de plaintes. Nous avons agi en conséquence», souligne-elle. Pourquoi cette hausse ? À cela, elle répond qu’il existe un problème de discipline. «Les enfants ne sont pas facilement gérables. La punition corporelle n’est pas la solution, c’est un délit. Il faudrait plutôt encourager la punition positive. Mais je sais que la majorité des enseignants ne frappent pas les enfants», dit-elle.
Quels sont les cas de punition corporelle sur lesquels enquête le plus souvent cette unité ? «Les cas concernent surtout des enseignants qui auraient frappé les élèves avec une règle. Quelques fois des gifles», dit-elle. Et, selon Rita Venkatasawmy, dans la plupart des enquêtes menées par son bureau, les allégations se sont révélées vraies.
Sollicitée par l’express, la ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, souligne que les cas de punitions corporelles sont traités avec beaucoup de sérieux. «C’est un délit de frapper les enfants, nous ne tolérerons pas de telles situations», dit-elle.
Que risque un enseignant ayant frappé un enfant ?
<p>Au ministère de l’Éducation, l’on avance que si un enseignant est trouvé coupable d’avoir fait usage de violence physique à l’égard d’un écolier, il sera convoqué à un comité disciplinaire. Au niveau du ministère, des sanctions peuvent être prises. Il peut écoper d’un avertissement qui <em>«ira directement dans son dossier»</em>. Si les cas sont plus graves, l’affaire est envoyée à la <em>Public Service Commission</em> et l’enseignant peut être licencié.</p>
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