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Sheila Grenade: «Je n’ai pas fermé la porte à la politique»

22 avril 2017, 16:10

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Sheila Grenade: «Je n’ai pas fermé la porte à la politique»

«Je dois avouer que la politique me tente encore. Comme tout citoyen, je suis quand même ce qui se passe sur cette scène. Ce qui m’amène à dire que je n’ai pas fermé la porte à cela.» Sheila Grenade, ancienne députée, mais aussi ex-adjointe au lord-maire, est désormais femme au foyer. Cette mère de trois enfants est de surcroît devenue grand-mère. Est-ce à dire qu’elle a tiré un trait sur la politique ? Que nenni !

«J’ai eu l’occasion de servir le pays à deux reprises en tant qu’adjointe au lord-maire et députée. Je suis prête maintenant. Demain, s’il faut retourner sur le terrain, je retournerai volontiers car j’ai la conviction en moi. Si un parti politique me donne la chance de servir mon pays à nouveau, pourquoi pas ? J’effectuerai mon come-back avec beaucoup de plaisir et d’engouement», confie-t-elle.

C’est en 2001 qu’elle commence réellement à faire de la politique active en se faisant élire à la mairie de Port-Louis. Elle y reste jusqu’en 2005, lorsqu’elle devient députée dans la circonscription no 1. Elle devait tenter sa chance à nouveau au n°1, aux élections générales de 2010, sous la bannière de l’alliance PTr-MSM-PMSD, mais elle fut malchanceuse cette fois-ci. «Après cette défaite, j’ai continué à suivre l’évolution de la situation sur le plan politique. J’ai continué à apporter ma contribution au parti jusqu’au moment où j’ai senti que je devais quitter l’arène politique de par les circonstances. Je dois préciser que j’avais décidé à un certain moment de me tenir à l’écart de la politique car cette situation avait beaucoup joué contre moi. Mon époux et ma famille avaient été stigmatisés par la politique et j’ai donc préféré me tenir à l’écart pour les protéger.»

Même si Sheila Grenade n’est attachée à aucun parti politique, elle souligne qu’elle continue à aider ceux qui sollicitent son aide en tant que travailleuse sociale. Pour l’heure, «je considère que je fais le plus grand métier du monde qui est celui de femme au foyer (rires). Je m’occupe de mes trois enfants et de ma petite-fille, un petit ange de trois mois».

Ce qui l’a plus particulièrement marquée durant sa carrière politique est la misère des gens. «Parfois, on ne réalise pas que la misère bat encore son plein dans le pays. Dans la circonscription n°1, je peux dire que la misère noire continue d’exister. J’ai grandi à La Tour Koenig et je connais bien la région. Il y a beaucoup de gens qui ont réellement besoin d’une aide fondamentale. Mais malheureusement, je constate que la situation demeure la même d’année en année. Cela est triste. On a beau dire que notre pays est en train d’évoluer et que nous bougeons à une vitesse grand V, mais on peut constater que cette pauvreté est toujours là, frappante et stagnante», insiste-t-elle.

Elle concède que chaque gouvernement fait des efforts pour accorder un toit aux familles. «Mais pourquoi ne pas faire de sorte à ce que chaque personne qui a un toit a aussi un travail pour subvenir aux besoins de sa famille ? Il existe manifestement la NEF et d’autres aides sociales pour les démunis. Est-ce qu’on a fait une étude pour voir si ce sont bien les nécessiteux qui perçoivent ces allocations de subsistance ? Je ne pense pas car il n’y aurait plus de pauvreté à Maurice avec tout l’encadrement qui existe dans le pays.»

Pour le moment, elle affirme que le sujet qui retient encore plus son attention est la drogue qui continue à faire des ravages dans le pays. «On ne peut pas continuer à ramasser de‘petits poissons’ dans ce pays. Il faut également pouvoir capturer les gros. C’est triste de voir comment la drogue est en train de faire des ravages parmi les jeunes.»

Le cancer la préoccupe également. Surtout chez la femme. «Ce n’est pas une faveur que je suis en train de demander. Mais je constate que les services dans nos hôpitaux devraient être améliorés pour mieux subvenir aux besoins de ces femmes atteintes du cancer. De nos jours, que vous soyez jeune ou vieille, vous pouvez être frappée par n’importe quel type de cancer. Je ne suis pas en train de dire qu’il ne faut pas accorder de meilleurs traitements aux autres patients, mais il faut accorder plus d’attention aux femmes qui souffrent d’un cancer car elles sont moralement et physiquement affectées. Ce sont les femmes, en général, qui s’occupent de la maison, des époux et des enfants. Je pense qu’il faut que le gouvernement vienne très vite avec la construction des hôpitaux spécialisés pour les femmes souffrant d’un cancer, comme c’est le cas en Chine. Là-bas, il existe un hôpital pour chaque type de maladie. C’est impressionnant. Avec un tel système, il est sûr que la pression va diminuer dans nos hôpitaux. Actuellement nos hôpitaux sont un véritable labyrinthe lorsqu’il s’agit de se faire soigner», fait-elle remarquer.

Durant son temps libre, Sheila Grenade aime chanter, peindre et écouter de la musique moderne et classique. Mais ce qu’elle préfère le plus, c’est d’inventer les plats appétissants auxquels elle n’a pas encore donné des noms. «J’aime beaucoup inventer de nouveaux plats pimentés.» Elle joue aussi au football et pratique le volley-ball de temps en temps.

Les équipes préférées de cette fan de football sont Manchester United et le Brésil. «J’ai toujours rêvé de partir au Brésil. C’est un pays original. C’est le côté folklorique de ce pays qui m’attire. Mais mon pays préféré demeure sans conteste l’île Maurice. J’ai aussi toujours rêvé d’assister à une séance parlementaire en Angleterre pour constater de visu comment cela se passe», dit Sheila Grenade.

Son parcours

<p><strong>2001</strong> - Début dans la politique au MSM</p>

<p><strong>2002</strong> - Adjointe au lord-maire de Port-Louis</p>

<p><strong>2005</strong> - Députée au n&deg;1</p>

<p><strong>2010</strong> - Candidate battue au n&deg;1</p>