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Sanjay: Être marchand de cotomili, ça le botte

22 avril 2017, 16:00

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Sanjay: Être marchand de cotomili, ça le botte

Des concombres, des sousou, des bringelles, des carottes. Mais aussi et surtout des bottes d’une herbe bien fraîche. Qui ont été malmenées, reniées cette semaine par l’ambassadrice de la coriandre, lors d’une conférence de presse. Une bonne occasion d’aller à la rencontre d’un vendeur de cotomili. Et fier de l’être.

Il ne faut pas se fier à sa frêle silhouette. Salman manie son ti kouto ki koup gro ziromon comme personne. Il ne végète pas. En ce jeudi matin, l’air est frais, les légumes sont beaux, les clients affluent et les sous rentrent. Le décor est planté.

Entre deux sourires narquois, l’homme de 27 ans se confie à demi-mot. Il a mieux à faire que de parler de sa vie. Le temps, c’est quand même de l’argent. Un adage qu’il connaît depuis qu’il est enfant. Aujourd’hui encore, Salman travaille avec sa maman.

Pas question de faire poireauter les ménagères. Ses cotomili se vendent comme des petits pains. Pour un gros «paké», il faut compter Rs 10. «Apré lontan pé régagné la. Ti inpé rar akoz lapli.» Ses légumes et ses herbes, Salman se les procure dans des ventes à l’encan. «Momem al sers légim apré mo vandé. Mé mo mama ki roul bizness-la.»

Devient-on riche en vendant des légumes et du cotomili ? «Non, mé kapav trasé.» Une idée du chiffre d’affaires ? Il ne contrôle pas les finances, répète le vendeur. Sur sa feuille de salaire, entre Rs 8 000 à Rs 9 000 par mois, qu’il récolte pour son dur labeur. «Mo mama donn mwa.» Une somme grâce à laquelle il subvient aux besoins de sa petite famille, gâte ses bouts de choux, âgés de 6 mois et trois ans, met du beurre dans les épinards.

Salman démarre ses journées tôt, de bon pied. Elles se terminent vers 15 heures. Parmi ses best-sellers, le cotomili, quand il y en a. «Kapav vann pou Rs 200 par zour.» Et quand il n’a pas la tête dans ses bouquets, il s’empare de sa canne à pêche, va titiller le poisson. Il prend également son pied quand il joue au foot. Les choses qui ne le branchent pas du tout ? La politique et les «palab» qui vont avec.

L’avenir, Salman le voit en grand. Ses buts: continuer à vendre du cotomili, ses légumes, progresser, voir grandir ses enfants, profiter de la vie. Le tout, sans oublier ses racines.