Tantôt plombiers, tantot Customer Care Assistants… Le Meter Reader se bat souvent sur plusieurs fronts à la fois, tout comme le conseiller du Premier ministre, Gérard Sanspeur. Mais ce dernier a récemment déclaré qu’il ne peut, de par ses fonctions, être payé «comme un Meter Reader». Histoire de justifier ses salaires de Rs 500 000. Pourtant, ceux qui sont les Frontliners de la Central Water Authority (CWA) ou du Central Electricity Board (CEB) n’ont pas la tâche facile. Nous sommes allés à leur rencontre.

Leur métier ? Relever vos compteurs de la CWA ou du CEB. Une tâche qui en cache d’autres. «Nou prémié dimounn avek ki piblik éna kontak. Donk, bien souvan, nou osi Customer Care Assistant. Parfwa sikolog, kan enn dimounn so bill inn vinn ser ek ou bizin kalmé zot», raconte un Meter Reader de la CWA.

Ces interactions avec le public ne se passent pas toujours bien. «Nou gagn boukou maltrété», ajoute un préposé du CEB. Et d’expliquer que ses collègues et lui ont souvent «lédo larz», les clients pensant souvent qu’ils sont à blâmer pour les coupures d’électricité ou les robinets toujours à sec. Des abonnés leur demandent aussi de… réparer les tuyaux cassés ou de chercher la raison d’une facture un peu élevée. «Faire les comptes d’environ 110 maisons par jour, il faut être musclé dans la tête pour pouvoir accomplir cela», lâche un autre Meter Reader.

Qu’il pleuve ou qu’il tonne, les Meter Readers ne peuvent se permettre d’être aux abonnés absents. Affrontant parfois les «chiens méchants» et leurs morsures. Il n’empêche qu’ils aiment leur travail. Ceux que nous avons rencontrés aiment surtout le contact humain. Pour eux, il s’agit d’un métier noble. Il n’est donc pas étonnant que les propos de Gérard Sanspeur leur restent en travers de la gorge. «Li, li assiz dan so biro airkon, li. Sa la pey ki nou gagné la, bizin trimé pou gagn sa», dit l’un de nos interlocuteurs.

Rajesh Bhagwan, qui a été Meter Reader pendant une année, après le collège, fait remarquer que le métier nécessite une formation. «Pour devenir Meter Reader, j’ai dû suivre une formation et faire un Written Test. Mais surtout, sur le terrain, c’est un métier qui requiert du courage. Ti pé pran bisiklet, ti pé alé, avan.»

À ses yeux, ceux qui font ce métier doivent en être fiers. «Ce qu’a dit Gérard Sanspeur est cheap. Il doit des excuses aux Meter Readers. Ses paroles sont d’une arrogance terrible, ces gens triment pour nourrir leurs familles. C’est très irrespectueux.»

Et sinon, combien gagne un Meter Reader ? Entre Rs 9 600 et Rs 20 200.