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Business Magazine se consolide
La vie d’une publication n’est pas un long fleuve tranquille. Pendant ces vingt-cinq dernières années, Business Magazine a été en première ligne de l’actualité économique et financière. Disons-le franchement, dans les années ’90, le milieu des affaires était encore traditionnel. Ce qui se passait dans les salles de conseil restait du domaine privé. Aucun titre de presse ne s’intéressait vraiment aux comptes des compagnies. Un conservatisme qui ne contribuait pas à faire avancer la démocratie économique.
C’est dans ce contexte que Business Magazine sortait son premier numéro le 17 avril 1992. Ce premier numéro était consacré aux 100 plus grandes compagnies. C’est le début d’une ère nouvelle dans la presse économique et financière. La vision des pères fondateurs était de fournir des informations de première main aux acteurs économiques, de valoriser le succès des entrepreneurs, d’être la plateforme par excellence où les décideurs peuvent débattre des grands enjeux économiques et politiques. Dans le même temps, une conscientisation s’opérait au sein de la communauté des affaires. Les capitaines d’industrie étaient encouragés à sortir de leur cocon, à parler librement de chiffres. Une avancée majeure dans l’histoire déjà riche de la presse écrite à Maurice. En cette période où la Bourse de Maurice était encore à ses balbutiements et où l’on mettait en place l’infrastructure légale et financière pour le démarrage de l’offshore, l’éducation financière s’imposait subitement non comme un luxe, mais une nécessité.
Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Business Magazine a accompagné le développement du pays, en restant fidèle à sa philosophie et ses valeurs. En 2011, l’aventure prend un nouveau tournant : Business Publications Ltd (BPL), le groupe de presse qui possède Business Magazine, est rachetée par La Sentinelle (LSL). Un changement de direction qui donnera davantage de muscle à BPL, laquelle deviendra une entité à part entière au sein de LSL.
Nouvelle jeunesse
«L’intégration s’est très bien passée. Au sein de LSL, l’on a compris qu’il était essentiel de préserver les valeurs de BPL. Nous avons eu assez de liberté pour diriger nos publications à notre façon. Cette indépendance rédactionnelle et opérationnelle nous a permis de conserver notre identité. Sur le plan commercial, grâce à l’apport de LSL, nous sommes en mesure de donner une meilleure visibilité à nos produits», souligne Shenaz Busguth, Business Unit Manager de BPL.
L’expertise technique de LSL et son apport financier ont, d’abord, permis de valoriser le Top Hundred Companies et Business Magazine, qui disposent d’une maquette moderne et dynamique. Cette seconde jeunesse est la bienvenue pour BPL, dont le lectorat s’est considérablement rajeuni et élargi et dont l’influence s’étend bien au-delà du secteur privé traditionnel.
Dans cette mouvance, de nouvelles publications sont venues agrandir la palette des produits de BPL : Men’s Style, qui s’adresse surtout aux jeunes cadres, l’Annuaire de la Com et Education and Career. De même, la publication Dining Out, dédiée à l’art de la table, a été remise sur les rails.
Mais l’initiative majeure a sans doute été le lancement de Business Magazine océan Indien (BMOI) en juillet 2014. Désormais, outre le marché domestique, Business Magazine a une solide présence dans la région, en particulier à La Réunion et à Madagascar. «La région est un marché difficile. N’empêche, nous avons pu faire une percée ayant notamment de solides assises à La Réunion. Nous ne nous arrêterons pas là. Nous avons d’autres projets de développement dans la région», fait ressortir Shenaz Busguth. Et Jean Paul Arouff, rédacteur en chef de Business Magazine, de renchérir que le lancement de BMOI suit une «évolution naturelle». «Déjà, en 2001, il y a eu une tentative de pénétrer le marché régional. Étant donné que les îles de l’océan Indien partagent des enjeux communs, c’était dans la logique des choses, que nous agissions comme une plateforme d’échanges entre la communauté des affaires et les habitants de la région. À La Réunion et à Madagascar, nous sommes de plus en plus sollicités, que ce soit par le milieu des affaires et les agences de l’État. C’est un bon début. Le feed-back qu’on reçoit est encourageant. Nous ne pouvons qu’aller plus loin», argue-t-il.
Le succès du modèle opérationnel de BPL a fortifi é la conviction de LSL d’en faire son unique pôle de presse magazine. C’est ainsi que l’année dernière, Graphic Press a fusionné au sein de BPL, qui regroupe désormais des publications phares comme Essentielle, Essentielle Cuisine, Panorama, LaCase et Mets Plaisirs. «L’absorption de Graphic Press s’inscrit, avant tout, dans une logique de marketing. Mais il faut aussi donner du crédit à notre formidable équipe de marketing qui connaît les valeurs de BPL et croit dans nos produits», observe Shenaz Busguth.
Vingt-cinq ans est un marqueur, mais qu’en est-il de l’avenir de Business Magazine? Pour Shenaz Busguth, il s’agira de bâtir sur les fondamentaux, c’est-à-dire les valeurs véhiculées par le magazine. «Dans le passé, nous avons été le leader de la presse économique et financière. Le prochain palier sera de devenir le leader de la presse magazine dans la région. Je dois ajouter que nous avons eu d’innombrables concurrents qui ont essayé de nous copier, mais ils n’y sont pas parvenus. Car nous sommes authentiques», soutient-elle.
Jean Paul Arouff abonde dans le même sens. Il estime que Business Magazine a de solides fondations, mais qu’il faudra garder le cap, en étant rigoureux sur la couverture de l’actualité économique et financière et en misant sur une présentation de qualité. «Notre objectif est clair : c’est de produire une publication de qualité internationale. Il faudra poursuivre notre politique de proximité et cette relation extraordinaire que nous entretenons avec nos lecteurs et annonceurs», fait-il remarquer. Et de conclure : «Nous devons également regarder dans la direction du numérique. À travers le monde, l’intérêt pour les publications en ligne prend de l’ampleur. Nous n’avons d’autre choix que de prendre le pari du numérique».
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