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Rivière-Noire : squatteurs par défaut

27 avril 2017, 03:00

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Rivière-Noire : squatteurs par défaut

Deux semaines qu’ils ont élu domicile sur un terrain de l’Etat. Menacés d’expulsion à nouveau, les Colfir réclament que les autorités leur viennent en aide.

Ils ont dormi à la belle étoile pendant deux semaines. Et depuis le 12 avril, les Colfir ont élu domicile sur des terres de l’État, à Rivière-Noire. Ils avaient été expulsés du terrain familial au début du mois. Leur souhait : que les autorités les aident à régulariser leur situation. Et ce, bien qu’ils aient précédemment indiqué qu’ils étaient disposés à payer un loyer…

Nous sommes à environ 500 mètres de l’Eucalyptus Lane. L’on aperçoit un panneau sur lequel est écrit hôpital Bramwell. À gauche, un bureau de poste. Dans l’angle, la présence de trois maisons en tôle attire le regard. Chacune est séparée par un filet de pêche de couleur noir. Dans la première maisonnette, l’on retrouve Sylvie Colfir. D’emblée, cette dernière se dit soulagée d’avoir trouvé un nouveau toit. «Mo santi pwa-la inn alé enn tigit.» D’expliquer avoir pu compter sur la générosité des habitants. «Les gens des environs, connaissant notre problème, sont venus nous aider. Ils ont apporté des feuilles de tôle pour la construction de nos maisons. On les remercie.»

Quid des enfants, ont-ils pu reprendre le chemin de l’école, lundi ? Elle répond par l’affirmative.

Épée de Damoclès

Sylvie Colfir dit toutefois vivre avec une épée de Damoclès sur la tête. «Vendredi dernier, des officiers du ministère du Logement et des Terres sont venus nous voir. Ils nous ont dit qu’il faudra évacuer ce terrain dans les prochaines 48 heures.» Jusqu’ici, pas de nouvelles d’eux…

La grand-mère, qui a également un fils de 11 ans, raconte qu’une autre famille occupait naguère ces terres. «Au bout de quelques années, le gouvernement les a relogés à la cité des Tamariniers. On espère que l’on aura aussi cette chance.»

Les malheurs des Colfir

Au début du mois, la famille Colfir avait, sur ordre de la cour, été expulsée du terrain qu’elle occupait depuis plus de 50 ans. Ce terrain appartient à présent à une tierce personne qui a déjà fait démolire les maisons qui s’y trouvaient. Pendant deux semaines, les Colfir ont galéré, trouvant refuge dans une ruelle longeant leur précédent domicile. Ils ont dormi à même le sol. «Chaque fois qu’une personne devait traverser, on devait se lever pour la laisser passer. Elle devait circuler entre nos meubles et notre cuisine de fortune», raconte Sylvie Colfir.

Absence de sanitaires

 N’empêche que la situation des Colfir demeure critique. L’endroit est dépourvu de toilettes, d’eau, d’électricité. «Avec l’aide des gens, nous avons un peu d’eau pour nos besoins domestiques.» Son fils, Jilio Colfir, abonde dans le même sens. Il leur est difficile, souligne-t-il, d’assouvir leurs besoins personnels. «Il faut aller dans les bois. Mais, on espère trouver une solution à ce problème incessamment.»