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Nouveaux officiers de police: « On veut servir le pays»
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Nouveaux officiers de police: « On veut servir le pays»
Ils étaient soixante-trois à prêter serment comme officiers de prison, hier, à la «Prison Training School», à la prison centrale de Beau-Bassin. Alors même que des officiers de prison font du tort au métier en raison de leurs liens avec des détenus. «BonZour!» a rencontré quelques-uns de ces jeunes gens ambitieux et idéalistes. Voici leur témoignage.
Jean Estel: «C’est la prison qui m’a choisi…»
Ce métier, il ne l’a pas spécialement choisi. Jean Estel, 26 ans, est honnête. Entre être policier ou officier de prison, il n’avait pas de préférence. «La chance m’a souri dans ce domaine et voilà», dit le Rodriguais, qui a reçu, ainsi qu’Anushka Dhawal, le titre de «best all round recruit».
C’est l’an dernier qu’il a postulé pour devenir officier de prison. «Je n’étais pas convaincu de recevoir une réponse favorable.» Il confie d’ailleurs avoir été surpris lorsqu’il a appris qu’il avait été sélectionné. «Je me suis dit que c’était une opportunité d’avoir un travail stable et de devenir quelqu’un dans la société.» C’est ainsi que le jeune Rodriguais débarque à Maurice, «le but de se faire une place au soleil en tant qu’officier de prison». Il se dit d’ailleurs prêt à servir son pays avec «dévouement».
Quid de la formation ? Celle-ci, qui a duré six mois, n’a pas été de tout repos. «Je vous assure, il fallait de l’endurance, tant sur le plan physique que mental.» Il a fallu faire preuve de sang-froid, poursuit Jean Estel, pour réussir les épreuves.
Le jeune homme salue, dans la foulée, l’esprit d’équipe qui a prévalu au sein du groupe de recrues. «Je dédie ce prix du meilleur stagiaire aux autres officiers de prison qui ont persévéré. Nous avons tous donné le meilleur de nous-mêmes pour devenir de bonnes recrues.»
Ne craint-il pas d’évoluer dans le milieu carcéral ? D’autant plus que des officiers de prison sont actuellement éclaboussés en raison de leurs liens avec des trafiquants de drogue. «Non, je n’ai pas peur. Certes, ce n’est pas facile de faire respecter les règlements.» Comment compte-t-il s’y prendre dans ce cas ? «Il est indispensable de ne pas répondre aux provocations et d’afficher une maîtrise de soi et ramener le calme, tout en exerçant une autorité ferme sur les prisonniers.»
Sa mère, Mairie Noelette St-Pierre, se dit, elle, très fière du parcours de son fils. «Un fils dans la force policière est une fierté car cette chance n’est pas donnée à tout le monde. Je l’ai encouragé dans cette ambition.»
Anais Sookree : «J’avais une perception erronée»
La passion pour ce métier est venue après. Anais Sookree, une habitante de Roche-Bois, âgée de 23 ans, est franche. «Au départ, j’ai postulé surtout parce qu’un grand choix d’emplois ne s’offrait pas à moi.»
En fait, explique la jeune femme, elle a toujours eu une perception quelque peu faussée du milieu carcéral, qu’elle pensait résolument macho. Perception faussée par les séries télévisées et autres longs-métrages. «Aujourd’hui, mon opinion a changé pour le meilleur. J’ai compris que les femmes avaient leur place comme officier de prison. Il y a un respect mutuel entre les officiers de prison hommes et femmes.»
Preetish Ramgoolam : «Mo’nn anvi met enn lord dan pei» Idéaliste, Preetish Ramgoolam ? Non, cet habitant de Camp-de-Masque a surtout un rêve. «Mo’nn anvi met enn lord dan pei ek gard bann prizonié. Mo lé ki kan zot résorti zot vinn bann bon dimounn ek aret komet bann ofans.»
Et comment s’est-il intéressé au milieu carcéral ? Réponse du jeune homme de 26 ans : «J’ai toujours aimé regarder les films américains, avec la présence de soldats et de policiers qui sont en action.»
Senita Heeroo : «Cela m’a changée»
Au dire de cette habitante de Quatre-Bornes, sa personnalité a changé au cours des six mois qu’a duré la formation. «On a dû passer des tests d’endurance assez difficiles. Il m’a fallu me réveiller à 4 h 30 du matin.» Une véritable épreuve au début pour celle qui dit qu’elle n’avait jamais été sportive. «Tout cela m’a aidée à forger mon caractère.»
Et pourquoi ce choix de carrière ? La jeune femme de 24 ans avoue qu’elle a toujours eu un fort caractère. Et, fascinée par l’univers carcéral, elle a voulu l’intégrer. «Je voulais être une femme d’action, non un constable dans un poste de police.»
Guneeta Aubeeluck : «21 femmes parmi les recrues»
C’est Guneeta Aubeeluck, la Deputy Commissioner of Prison, qui a supervisé la formation des recrues. Et elle se dit satisfaite que parmi celles-ci se trouvent 21 jeunes femmes. «Elles étaient très motivées cette fois-ci, elles ont appris beaucoup de choses, telles que les règles et les lois de la prison», précise-t-elle.
De souligner qu’il y a eu un jumelage entre la police, la brigade des pompiers, la Mauritius Revenue Authority, l’Independent Commission against Corruption et la Human Rights Commission. «Je suis très satisfaite de tout un chacun», se réjouit Gu neeta Aubeeluck.
Une publication du quotidien BonZour!
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