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Carte biométrique: «Pas question !»

28 avril 2017, 22:30

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Carte biométrique: «Pas question !»

 

C’est dimanche 30 avril que prend fin le délai accordé aux Mauriciens pour convertir leur ancienne carte d’identité. Or, il s’avère que beaucoup de citoyens ne comptent pas se soumettre à cet exercice. Ils sont contre le fait de donner leurs empreintes, entre autres.

Zaid Seegoolam

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<p>&laquo;La carte d&rsquo;identité biométrique va à l&rsquo;encontre du droit à la vie privée du citoyen mauricien. Cette nouvelle carte voudra dire que les autorités auront la possibilité de retracer une personne où qu&rsquo;elle se trouve. Cela ne nous réduit à pas moins que des objets, avec des codes-barres que l&rsquo;on peut identifier en un clic.&raquo;</p>

Kavishni Mungur

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<p>&laquo;Je trouve cela insensé que Pravind Jugnauth a contesté la légalité de la carte biométrique pour ensuite changer de point de vue pour des raisons politiques. Je n&rsquo;ai aucune intention de donner mes empreintes car il n&rsquo;y a aucune assurance que les données ne seront pas conservées sur un système qui, de plus, n&rsquo;est pas fiable. Il faut aussi que la population comprenne ses droits et réalise que cette démarche est anticonstitutionnelle.&raquo;</p>

Corinne Camille

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<p>&laquo;Je ne comprends pas pourquoi l&rsquo;État aurait besoin de mes empreintes, qui constituent un aspect très personnel de ma vie. De plus, on ne sait pas s&rsquo;ils vont tenir parole. Ils avaient dit qu&rsquo;ils ne conserveraient pas les données. Je ne trouve donc pas possible de confier mes empreintes sans savoir ce qu&rsquo;il en adviendra.&raquo;</p>

Karl Ahnee

<p>&laquo;Le projet de carte biométrique semble reposer strictement sur la peur et la désinformation depuis ses débuts. Il y a un flou autour du nombre de personnes n&rsquo;ayant pas encore obtenu la nouvelle carte, les sanctions &ndash; qui font office de pression sur les citoyens &ndash; et aussi l&rsquo;utilisation des données par le gouvernement. Ce sont autant d&rsquo;interrogations qui restent sans réponse. Les plus âgés ont jugé inutile de s&rsquo;y opposer pour éviter d&rsquo;avoir des ennuis ; certains jeunes, eux, ne veulent pas gâcher leurs chances d&rsquo;étudier à l&rsquo;étranger à cause des soucis administratifs liés à la carte. Au final, la question demeure : si cette carte est une bonne chose, pourquoi l&rsquo;État a-t-il autant de mal à vendre le projet à la population si cela ne relève que d&rsquo;un acte citoyen ?</p>

 

Reuben Pillay

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<p>&laquo;Je ne suis pas contre le fait d&rsquo;avoir la nouvelle carte. Ce qui m&rsquo;embête, c&rsquo;est que le gouvernement me force à donner mes empreintes, alors que la Cour suprême a déjà établi qu&rsquo;il est illégal de conserver nos données personnelles, y compris les empreintes. Il y a aussi plus grave. Quand un citoyen signe pour obtenir sa carte, il signe aussi son accord pour que ses empreintes soient enregistrées, ce qui relève de sa volonté à lui seul. Or, je compte user de mon droit de ne pas y consentir. J&rsquo;ai fait part de ma position aux autorités, pour prouver que ce n&rsquo;est pas moi qui refuse de prendre la carte mais plutôt l&rsquo;État qui ne veut pas me la donner sans mes empreintes.&raquo;</p>

Hervé Hector

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<p>&laquo;Je trouve que le système n&rsquo;est pas suffisamment sécurisé. D&rsquo;autant plus que le site Web du gouvernement avait déjà été piraté. Tout cela ne m&rsquo;inspire guère confiance. Et puis, je ne trouve pas cela rassurant que des personnes désignées par les autorités puissent accéder librement à mes données. Et il n&rsquo;est pas à écarter que la nouvelle configuration donne lieu à de sérieux problèmes d&rsquo;identification, de par l&rsquo;orthographe des noms, par exemple. Cela a d&rsquo;ailleurs déjà occasionné des ennuis. Finalement, je n&rsquo;ai aucune assurance que mes données personnelles ne seront effectivement pas conservées.&raquo;</p>

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Soobash Hurree

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	<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="300" src="/sites/lexpress/files/images/soobash_hurree.jpg" width="200" />
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<p>&laquo;Je ne fais pas confiance à l&rsquo;outil informatique. Qui dit que mes empreintes et ma photo ne seront pas conservées ? Aussi, il a été prouvé que le système n&rsquo;est pas fiable et qu&rsquo;il peut être piraté. Il y a également le fait, illogique, de pouvoir retracer quelqu&rsquo;un à l&rsquo;aide de la carte ; comment, alors, croire qu&rsquo;ils ne vont pas conserver les données de chaque personne ?&raquo;</p>

<p>&nbsp;</p>

Farhanaaz Jhumka

<p>&laquo;Je ne veux pas de cette carte. Elle est dotée de la technologie RFID (<em>radio frequency identification</em>) qui permettra de me retracer peu importe où je suis dans le monde. Aussi, le gouvernement ne peut forcer les citoyens à prendre cette carte sans que tant d&rsquo;autres systèmes ne soient également passés au numérique. Qui plus est, il y a un flou autour du stockage des données, qui ne peut se faire sans le consentement de la population. Plus grave : à chaque fois qu&rsquo;un nouveau ministre prend en charge le dossier, ce dernier change de direction. Je connais mes droits et je me battrai tant que le gouvernement ne tient pas la promesse faite à la population.&raquo;</p>

Flou autour des sanctions

Le ministre Yogida Sawmynaden l’avait annoncé lors d’une conférence de presse, le 22 mars. Aucune sanction ne sera prise contre ceux n’ayant pas souhaité obtenir leur carte d’identité biométrique. Or, selon le National Identity Card (NIC) Act, toute personne ne détenant pas la carte d’identité biométrique risque d’encourir des poursuites judiciaires. Si elle est reconnue coupable, elle peut être condamnée à payer une amende ne dépassant pas Rs 100 000 ou écoper d’une peine d’emprisonnement allant jusqu’à cinq ans.