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Sategram Tewary : Les mille et une facettes du livreur de pain
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Sategram Tewary : Les mille et une facettes du livreur de pain
De son Fond-du-Sac natal, Sategram Tewary a atterri à Ville-Noire, à Mahébourg. À 88 ans, il est une vraie pile électrique.
Du haut de ses 88 ans, il respire la joie de vivre. Bien que la vie ne lui ait pas toujours souri. Boutiquier, marchand de pain, président du régional de Mahébourg, marchand de gato pima… Sategram Tewary est un touche-à-tout.
«Je suis né à Fond-du-Sac et regardez où j’ai atterri !» C’est à Ville-Noire que nous allons à la rencontre du petit monsieur. À quelques mètres de lui, quelques jeunes jouent sur un bateau qui se trouve devant une vierge noire. Sategram Tewary dit être heureux d’habiter cette région. «Je suis venu ici en 1963. À cette époque, on commençait à morceler l’endroit.»
Il ne sera pas pêcheur
Mais il ne sera pas pêcheur, comme tant d’autres autour de lui. «J’ai été dans un premier temps boutiquier, comme mon père. Mais la boutique a été détruite car elle était en tôle. Par la suite, j’ai travaillé comme commis dans une boutique qui s’appelait Charlie, sur Port-Louis. Aucun travail ne me faisait peur.»
À l’âge de 19 ans, il met le cap sur Mahébourg pour tenter une nouvelle aventure. Par la suite, devenu père de onze enfants, il se lance dans un nouveau domaine. La vente du pain. Ainsi, chaque matin, il va livrer du pain chez des particuliers et dans des hôtels. «Je livrais au moins 600-700 pains par jour.»
«Bondié inn donn mwa kouraz»
Sa journée débute à quatre heures du matin. «Avant, je prenais ma bicyclette et je faisais ma tournée. Mais mes enfants me l’ont interdit. Cela fait huit mois que j’ai arrêté», confie Sategram le regard triste. Il faut dire que le 20 juillet, il aura… 89 ans. «Cela fait 68 ans que je livre le pain. Dans un premier temps, j’en livrais à Mahébourg. Puis j’ai fait EDC, Blue-Bay. Auparavant, je devais aller à la boulangerie. Récemment, les boulangers ont commencé à venir quitter les pains chez moi.» Il confie qu’il faisait la livraison à Preskil ou encore à Blue Lagoon. «Bondié inn bien donn mwa kouraz pou ki mo’nn ariv ziska-la.»
En fait, Sategram Tewary est une vraie pile électrique. Il ne peut être inactif. Et comme ses enfants lui ont interdit de livrer le pain, il s’est reconverti en… marchand de gato pima. «C’est mon épouse Kosila qui vend les gâteaux dans un petit tricycle qui se trouve devant la porte. Mais c’est moi qui prépare la pâte.» D’ajouter, taquin : «Je sais doser les ingrédients contrairement à elle !»
Le secret de sa longévité: les exercices
<p>Âgé de 88 ans, Sategram Tewary est un bonhomme plein de ressources. Il soutient qu’il a toujours écouté les dires des<em> «gran dimounn». «Je ne fume pas. Il m’arrive de boire un petit whisky, mais juste lors des grandes occasions.» Mais ce qui lui permet d’être en forme, ce sont les exercices qu’il fait «pendant trente minutes, tous les matins». </em>Et puis, il faut beaucoup dormir, conseille-t-il.</p>
<h2>Président de village apprécié</h2>
<p>Sategram Tewary raconte qu’il n’a pas eu à faire du porte à porte pour être élu au sein du conseil du village<em>. «Les deux premières années au cours desquelles j’ai tenté ma chance, je n’ai pas obtenu le poste. Mais la troisième fois a été la bonne</em>.» Très apprécié par les villageois, il soutient n’avoir «<em>jamais eu à verser un sou pour que les gens votent pour moi. Les gens m’apprécient pour ce que je suis. C’est le plus important».</em></p>
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