Il avait recueilli Rs 5 millions pour la campagne électorale de 1976 pour le compte de feu sir Gaëtan Duval. Lui, c’est Jean-Michel de Senneville. Après maintes élections, l’ancien secrétaire général du PMSD a décidé aujourd’hui de rendre son tablier. Il organise depuis quelque temps des foires commerciales.

«Je ne regrette rien. Je considère que l’Union mauricienne a été un rêve. La mentalité à Maurice a beaucoup changé», affirme Jean-Michel de Senneville, 69 ans, leader de l’Union mauricienne (UM). L’île est un joli pays, dit-il. Mais cela l’attriste de ne pas y voir son reflet.«Même s’il y a des gens extraordinaires dans ce pays, je ne me revois pas dans la peau d’un politicien actif. Ce qui se passe sur la scène politique actuelle me dégoûte. Nous sommes tous un peu responsables de cette situation car c’est nous qui avons voté. Je regrette que l’électorat vote sans réfléchir», fait-il remarquer.

L’ancien membre du Parti mauricien social-démocrate (PMSD) nous parle de son intérêt pour les salons commerciaux qu’il organise à Maurice et aux Seychelles, pour les œuvres philosophiques et pour l’athlétisme. Il compte même participer à une compétition en Espagne prochainement.

Souvent, l’ancien politicien s’exile dans une guesthouse en montagne. «J’y vais pour me ressourcer, me consacrer à la lecture d’œuvres philosophiques et de livres sur le modèle allemand de prôner la liberté dans la discipline.»Toutefois, Jean-Michel de Senneville n’a pas totalement délaissé son côté rebelle : «Cela, je le pratique sur mon site web, Dodo Island.» Toutefois, ce sont son épouse, ses deux fils et leur famille qui restent sa priorité.

Jean-Michel de Senneville reste très actif dans le social, notamment au sein du Groupe réfugiés Chagos avec Olivier Bancoult. «J’ai été l’un des rares Mauriciens qui, dans les années 60, ont pu visiter Peros Banhos, Salomon et Diego Garcia. C’est vraiment le paradis sur terre», poursuit notre interlocuteur.

Durant sa longue carrière politique, Jean-Michel de Senneville a vécu beaucoup de moments forts, mais ce dont il se souviendra toujours, nous dit-il, c’est la personnalité, l’amitié et la confiance de feu sir Gaëtan Duval. Autre mémoire, plus sombre cette fois : son expulsion du PMSD en 1997, tout juste avant l’élection partielle de Flacq-Bon-Accueil. «Xavier-Luc Duval n’avait aucune gratitude. Pourtant, c’était moi qui avais fait le premier pas pour qu’il retourne au PMSD après la mort de sir Gaëtan, alors que feu Hervé Duval dirigeait le parti.»

Né à Curepipe, plus précisément aux Casernes, Jean-Michel de Senneville vit actuellement à Grand-Baie. «J’ai connu la route côtière de ce village alors qu’elle n’était pas asphaltée. J’ai connu l’époque où l’on ramassait de la bouse de vache partout pour construire des maisons», se remémore l’homme de confiance de sir Gaëtan Duval.

 Jean-Michel de Senneville a commencé à faire de la politique dans les années 60. Une des bases les plus importantes du PMSD pour la campagne de 1976 était alors la maison de ses parents. Lors d’une réunion politique, certains voulaient financer la campagne électorale. «Je me souviens très bien, on avait demandé à sir Gaëtan de combien il aura besoin pour sa campagne électorale et il n’a pas hésité une seconde pour dire Rs 5 millions. Je lui ai alors dit de leur répondre que je passerai partout le jour suivant pour ramasser Rs 5 millions pour la campagne nationale du PMSD. Aujourd’hui on dépense Rs 5 millions par candidat. Quelle ironie !»

<p>1976- Début au PMSD</p>

<p>1983 - Trade Consultant pour l&rsquo;Afrique du Sud</p>

<p>1996 - Elu conseiller municipal de Curepipe</p>

<p>1997- Secrétaire général du PMSD</p>

<p>1997 - Expulsé du PMSD</p>

<p>2000 - Candidat battu au n&deg; 4 (Port-Louis-Nord-Montagne-Longue)</p>

<p>&nbsp;2003 - Candidat battu au n&deg; 7 (Piton-Rivière-du-Rempart)</p>