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Super conseiller: Sans peur et (presque) sans reproche

29 avril 2017, 14:07

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Super conseiller: Sans peur et (presque) sans reproche

«Les nou pa dir dan ki sirkonstans Sanspeur inn kit le privé.» Allégation lancée par Paul Bérenger lors de sa conférence de presse hebdomadaire, le samedi 22 avril. Le leader du Mouvement militant mauricien (MMM) s’est exprimé sur la polémique entourant les rémunérations mensuelles de Rs 476 500 que touche le super conseiller de Pravind Jugnauth, Gérard Sanspeur. Ce dernier s’était défendu quelques jours plus tôt en indiquant que lorsqu’il travaillait dans le secteur privé, il touchait Rs 800 000 par mois. Mais qu’en est-il de sa carrière dans le secteur privé ? Était-elle sans tache ?

Selon une source du bureau politique du MMM, les circonstances dans lesquelles Gérard Sanspeur «a quitté» le secteur privé concernent son passage au sein du groupe Currimjee. En 2009, Gérard Sanspeur occupait le poste de Managing Director pour le projet La Cambuse Resort Village du groupe Currimjee. Toutefois, la mise sur pied de ce projet accusera une série de retards, ce qui aurait poussé le groupe à le remercier en 2011. Un litige avec les dirigeants du groupe Currimjee aurait poussé ces derniers à réclamer Rs 10 millions à Gérard Sanspeur. Sollicité, Anil Currimjee, directeur général du groupe Currimjee-Jeewanjee, a tenu à souligner que ce problème est chose du passé. Le litige, insiste-t-il, a été «réglé à l’amiable» et les deux parties se sont séparées en «bons termes». Gérard Sanspeur s’est, lui, refusé à tout commentaire, se contentant de dire : «J’ai signé un accord de confidentialité et je ne peux pas parler de cette affaire.»

Hormis cet incident, Gérard Sanspeur a occupé plusieurs postes à Maurice, comme à l’étranger, sans histoire. De 1987 à 1989, il était le secrétaire général adjoint de la Chambre de commerce et d’industrie de Maurice. De 1990 à 1992, il a été conseiller pour la promotion du commerce auprès du Centre international de commerce en Zambie.

De retour à Maurice, de 1993 à 2003, Gérard Sanspeur a été directeur général de la Mauritius Freeport Authority. Son travail comprenait alors la conception et le développement du port franc. De 2003 à 2005, il a occupé le fauteuil de directeur général du Board of Investment (BoI) et dirigeait une équipe de 60 personnes. Il est retourné au BoI en 2015 et il est toujours en poste. Il a par la suite présidé plusieurs conseils d’administration avant de devenir Chief Executive Officer (CEO) de l’Association of Trust and Management Companies de 2013 à 2016. Pendant neuf mois, Gérard Sanspeur a aussi été conseiller auprès du gouvernement mozambicain. De 2011 à ce jour, il est directeur général d’Enova Consult Ltd.

Actuellement, Gérard Sanspeur porte de nombreuses casquettes professionnelles. Outre d’être le Senior Advisor de Pravind Jugnauth, il est le président de plusieurs entreprises : le Borad of Investment (BoI), Landscope, la Financial Services Promotion Agency, Informatics Park Ltd, Cyber Properties Investment Ltd et BPML Freeport Services. Il est aussi membre du conseil d’administration de Mauritius Multi-Sports Infrastructure Ltd et de la Tertiary Education Commission. La somme de Rs 476 500 représente ses salaires cumulés.

Autre élément de controverse : ses per diem. À la suite d’une question parlementaire de Rajesh Bhagwan, il a été révélé que d’avril 2015 à avril 2017, il a effectué 15 voyages, au coût total de Rs 1 767 815, financés par quelques-uns des conseils d’administration qu’il préside.

Face à ses détracteurs et à la polémique suscitée par ses rémunérations, Gérard Sanspeur s’est expliqué. Il a mis en avant ses compétences, sa contribution et ses responsabilités. «Mon salaire ne devrait pas choquer», a-t-il affirmé. Gérard Sanspeur a aussi fait valoir que des économies ont été rendues possibles grâce à la fusion de la State Property Development Corporation, de la State Land Development Company Ltd, de Business Parks of Mauritius Ltd et autres.

S’il avait habitué la presse à la discrétion, du temps où il était limité à son rôle de président du BoI, Gérard Sanspeur a dominé l’espace médiatique durant la seconde partie de l’année 2016 en raison de son conflit avec Roshi Bhadain, ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance de décembre 2014 à janvier 2017. Les deux hommes ont croisé le fer sur le dossier de Heritage City, un projet de ville administrative qui a tourné court.

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