Nom : Mathieu Carosin. Profession : batteur et enseignant. Âge : 29 ans, dont 14 à faire montre de son talent. Son nom est peut-être inconnu du grand public, mais pas du circuit artistique local. Au sein de la communauté des musiciens professionnels, Mathieu Carosin est aussi populaire qu’un Lin, qu’un Alain Ramanisum, voire qu’un Désiré François. La preuve, il accompagne plusieurs de ces vedettes locales.

Par-dessus tout, l’artiste est le fondateur de la Mathieu Carosin Drum School (MCDS). Chaque samedi, il donne des cours à des aspirants batteurs de 6 à 55 ans dans la petite case en dur sous tôle construite dans l’arrière-cour familiale, à Mare-d’Australia.

C’est un «rêve de gamin» qu’a réalisé cet artiste aux dreadlocks à la Ziggy Marley, en ouvrant son école en 2003. Né d’un père entrepreneur en bâtiment et d’une mère femme au foyer, cet ancien élève du Mauricia Institute, à Curepipe, est un pur produit de l’Atelier Mo’Zar. C’est là qu’il s’est perfectionné cinq années durant. Même si au départ c’est son frère aîné Jocelyn, qu’il aimait regarder répéter et jouer sur scène, qui lui a légué sa passion et ses… baguettes.

«J’ai beaucoup appris de Feu José Thérèse, dont le jazz», confie Mathieu, un brin nostalgique derrière ses lunettes de soleil. C’est aussi avec cet atelier qu’il accède aux établissements hôteliers. Soit, le point d’entrée de la grande majorité des artistes confirmés.

Depuis, Mathieu a fait son chemin. Aujourd’hui, il est à son tour devenu un modèle pour les jeunes et moins jeunes. Ce ne sont pas Elisabeth Françoise, 24 ans et Lionel Préaudet, 6 ans qui diront le contraire. L’express dimanche a rencontré ces deux aspirants batteurs à la fin des cours un samedi matin à Mare-d’Australia.

La première, enseignante en formation, aspire à être un «exemple comme Mathieu». Cette habitante de Camp-de-Masque-Pavé raconte avoir rejoint la MCDS il y a un mois pour pouvoir intégrer l’art à l’éducation qu’elle inculque à ses élèves. «Ce sera mon apport personnel à mon métier», soutient la jeune femme. Quant au petit Lionel, il a pris goût à la batterie après avoir vu la prestation de Mathieu à la télé, et rêve, depuis, de devenir batteur.

À ce jour, Mathieu a côtoyé des pointures comme Blakkayo, Damien Elisa, Solda kaz Bad, OSB, Mr Love, Ras Nininn, Dagger Killa et Yoan Catherine, pour ne citer qu’eux. Il a partagé ses «connaissances musicales» avec quelque 350 élèves. Il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et veut continuer à «trasé ek donn la penn pou gagn sa bout dipin-la».