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[Vidéo] La fille de Deepchand Gunness: «Mon père restera à jamais un héros»
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[Vidéo] La fille de Deepchand Gunness: «Mon père restera à jamais un héros»
La famille Gunness n’a pas retrouvé le sourire depuis la mort du patriarche Deepchand. Ce chauffeur d’autobus de la CNT a perdu la vie, ainsi que neuf autres personnes, le 3 mai 2013, à Sorèze.
Le temps pluvieux cadre avec l’ambiance morose qui règne chez la famille Gunness, à PetiteRivière. Dans une toute petite cuisine trône une table sur laquelle sont entassés papiers, fruits, bougies. Mais ce qui frappe le plus, c’est le silence dans la maison. Au loin, on entend un chien aboyer…
Jayshree Gunness est assise droite sur une chaise. Elle est la veuve de Deepchand, le chauffeur du Blue Line dont les freins avaient lâché, le 3 mai 2013, à Sorèze. Dix personnes avaient perdu la vie suivant la sortie de route de l’autobus (voir encadré), dont lui.
Lorsque nous évoquons le nom de son défunt époux, la voilà plongée à des années-lumière… D’une pression de la main, sa fille Karishma la ramène à la réalité. «C’est très dur, confie Jayshree. Je ne sais pas comment serait ma vie si mes enfants étaient encore petits. Ils sont mon unique soutien.»
«Il faut aller de l'avant»
Des enfants, elle en a trois. Une s’est déjà mariée alors que les deux autres, Karishma et Avishak, vivent encore sous son toit. Jayshree essaie au quotidien de ne pas se rappeler de ce douloureux souvenir, mais rien n’y fait. «Son souvenir restera à jamais gravé dans nos cœurs. Mais il faut aller de l’avant. On y est bien obligés.»
Pour oublier son chagrin, elle s’est jeté corps et âme dans le travail, à l’usine d’à côté. «Cela me permet de m’évader un peu. En même temps, j’essaie de subvenir à mes besoins et à ceux de mes enfants.»
Justement, Karishma Gunness confie qu’elle a voulu faire plaisir à son père en s’engageant dans le Nursing et Health Care. «Mon père m’avait toujours encouragée à travailler dans ce secteur. Malheureusement, je n’ai pu compléter mon diplôme. Mais je continue à persévérer dans ce domaine en souvenir de mon père.» D’ajouter que les autres membres de sa famille leur sont d’un inébranlable soutien. «Nous savons que nous pouvons toujours compter sur eux.»
Toutefois, tout comme sa mère, elle déplore le manque de soutien de la Compagnie nationale de transport (CNT) à leur égard. D’autant plus, clame-t-elle, que le souvenir de son père restera à jamais gravé dans les mémoires. «Mon père restera un héros.» De confier : «Vous savez, jusqu’à présent, je sens que mon père est toujours présent à nos côtés.»
«Je ne demande pas grand-chose»
Jayshree explique, elle, qu’après le décès de Deepchand, «la compagnie est venue quitter l’argent de son assurance. Depuis, silence radio. Je suis allée les voir pour savoir si la compagnie allait donner une petite pension aux enfants et j’ai essuyé un refus catégorique».
Loin de baisser les bras, elle a de nouveau tapé à la porte de la compagnie. Elle voulait que l’un de ses enfants y obtienne un emploi. Quatre ans après, elle attend toujours.
À présent, elle lance un appel à Nando Bodha, ministre des Infrastructures publiques. «Je ne demande pas grand-chose. Mais simplement s’il pouvait nous accorder un peu de temps et nous écouter. On lui a déjà envoyé un courriel. On n’a toujours pas obtenu de réponse.» Un manque de considération qui ne fait que renforcer le sentiment d’absence et d’injustice dont sont animés les Gunness.
3 mai 2013, le jour où tout a basculé
<p>Il était aux alentours de 9 heures, ce vendredi 3 mai 2013, quand l’autobus Blue Line immatriculé 4263 AG 07 a fait une sortie de route, à Sorèze. Dix personnes sont mortes lors de cet accident. Nommément Deepchand Gunness, Amreen Lallmamode, Kamla Soobroydoo, Ruth Marimootoo, Devesh Cheeneebash, Sanjay et Priya Ujoodha, Shakuntala Ramdaursingh, Delphine Pokhun et Elyn Jang Chuan Hu. Ce sont des freins défectueux qui sont à l’origine de ce terrible drame.</p>
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