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Neuf fonctionnaires acquittés de corruption: «On n'oubliera jamais l'humiliation subie»
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Neuf fonctionnaires acquittés de corruption: «On n'oubliera jamais l'humiliation subie»
«Je n’oublierai pas…» Certes, il a été acquitté hier, avec huit de ses ex- collègues, mais comment tourner la page ? Cette question taraude Jacques Roger Rousseau, 77 ans. Ces neuf Rodriguais avaient été poursuivis sous l’article 7(1) du Prevention of Corruption Act 2002, sous une accusation formelle de public official using his office for gratification (voir encadré). Mais hier, en cour intermédiaire, les magistrates Niroshni Ramsoondar et Razia Jannoo-Jaunbocus ont estimé qu’il n’y avait aucun élément de «gratification».
Un jugement qui satisfait Jacques Roger Rousseau. «On remercie Dieu et la justice, ainsi que notre homme de loi, Me Yousuf Mohamed.» N’empêche, ce procès lui laisse un goût amer. Suivant son inculpation, dit le septuagénaire, il a vécu un véritable calvaire. «Je ne peux oublier toute la souffrance et les humiliations que la commission anticorruption (ICAC) nous a fait subir», confie-t-il à bonZour!, à sa sortie du tribunal.
«Je compte 48 ans de service loyal et malgré cela, j’ai été accusé injustement !» Autre «injustice», selon lui, c’est le fait que sept de ses anciens collègues ont été suspendus de leurs fonctions. Cela n’a pas été le cas pour Jacques Roger Rousseau et un autre ancien collègue, Daniel Nima, âgé de 73 ans, étant donné qu’ils sont tous deux à la retraite.
Compte-t-il demander réparation pour les préjudices qu’il a subis ? Jacques Roger Rousseau dit attendre l’avis de son avocat pour décider de la marche à suivre.
Même son de cloche du côté de Maryline Spéville, autre accusée. «Je n’oublierai jamais, martèle-t-elle. Sans le soutien de notre famille, on n’aurait pas pu surmonter cette épreuve.» Mais cela n’a pas été facile. «Je demande à celui qui nous a fait cela de ne pas faire la même chose à une autre personne. Notre nom a été sali, traîné dans la boue. Notre réputation a été ternie.» Désormais, Maryline Spéville attend sa réintégration à son poste, tout comme ses autres collègues.
L’accusation de l'ICAC
Au banc des accusés : Jacques Roger Rousseau ; Daniel Nima ; Marie Michelle Nathalie Roussety ; Marie Christelle Grandcourt ; Maryline Speville ; Marie Rolanda Catel ; Joseph Ah Leong Chang Siow ; Marie Noelette Speville et Daniel Roussety. La commission anticorruption leur reprochait d’avoir usé de leur position au sein de l’Assemblée régionale de Rodrigues pour allouer un contrat de gardiennage à la compagnie Island Secure Agency, qui appartient à Jovani Etienne. Il s’avère que ce dernier est un candidat battu du Mouvement rodriguais (MR) à l’élection partielle de Baie-aux-Huîtres. Le contrat a été alloué en 2007, alors que le MR était au pouvoir. Selon l’ICAC, Island Secure Agency ne détenait pas les permis nécessaires, auprès du commissaire de police, pour faire du gardiennage privé. D’ailleurs, il avait été estimé que la compagnie avait fait un «non responsive bid», suivant le lancement de l’appel d’offres pour deux contrats de gardiennage de sites tombant sous la juridiction des commissions de l’Éducation et de la Santé. Mais par la suite, le contrat lui a quand même été alloué.
Une publication du quotidien BonZour
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