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Danielle Semeon: la sage-femme qui parlait aux ventres des mamans

6 mai 2017, 15:45

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Danielle Semeon: la sage-femme qui parlait aux ventres des mamans

Elle mesure 1 m 50, à tout casser. Qu’importe la taille, voilà presque un demi-siècle que cette grande dame aide les bébés à venir au monde. Chouchoute les mamans, rassure les papas. Son métier de sage-femme, elle en parle avec passion. Accouchement.

Elle avait 20 ans et un School Certificate en poche. Son ange Gabriel, son frère, lui a alors rapporté un formulaire de la Public Service Commission. «On cherchait des infirmières et des sages-femmes, j’ai postulé.» Après des cours à l’hôpital Candos, elle a rejoint les centres de santé. À l’époque, les «accoucheuses» devaient se rendre à domicile. Des bébés, Danielle – Dani pour les intimes – en a vu de toutes les tailles, de toutes les couleurs, de toutes les classes sociales. Son affection pour chacun d’eux a toujours été la même. «La première fois que j’en ai tenu un dans mes bras...C’était l’émerveillement, c’est un cadeau du ciel. J’ai réalisé aussi le rôle primordial des femmes...»

Au départ, Dani gagnait Rs 175. Puis Rs 200. En 1983, elle touchait un salaire de Rs 2 000. Aujourd’hui, une sage-femme gagne environ Rs 25 000. Mais aider à donner la vie n’a pas de prix, dit-elle. Tout comme la passion et le sentiment  d’accomplir quelque chose de «divin».

Mais elle a toujours été très terre-à-terre. Des cheveux noirs à la garçonne, de petites lunettes presque rondes, une blouse fleurie, Dani transpire la passion, la compassion. Des filles-mères, des victimes de viol, des mamans qui ont essayé de se aire avorter, elle en a croisé des dizaines. «Qu’importe la situation, le petit être qui est en elles est le symbole de l’innocence. Il le sent quand il n’est pas désiré ou qu’il y a de l’angoisse.» 

Pour apaiser les pas-encore-nés, Dani leur parle à travers les parois de l’utérus, quand ils sont bien au chaud, à la maison. «Je caresse le ventre des mamans, je murmure à l’oreille des bébés. Ils bougent, ils réagissent.» Elle encourage aussi les pères à être partie prenante de ce moment hors du temps. 

Dani n’est pas maman. Tout simplement parce que la midwife n’a pas croisé le chemin d’un husband. Qu’importe, l’habitante de Bonne-Terre est un peu la mère de coeur de milliers d’enfants, pour certains devenus adultes. 

Désormais, elle consacre son temps aux enfants de ses proches, à transmettre son expérience aux jeunes et à prendre soin de son corps et de son âme. La maman des mères se dit qu’elle a eu une vie bien remplie.