Orage à Poste-de-Flacq, ce samedi 6 mai. Exaspérés, des habitants sont descendus dans la rue pour déverser leur colère. Cela, après que leurs maisons ont été inondées suivant les grosses averses qui se sont abattues sur la région durant toute la semaine. S’ils ont les pieds dans l’eau, ce serait à cause des drains bouchés, disent-ils.

Certains ont ainsi érigé des barrages de fortune, utilisant des branches, des troncs d’arbres et des parpaings. Le but : faire obstacle à la circulation. Les policiers de Flacq, de Trou-d’Eau-Douce, ceux de la Special Support Unit, de l’Eastern Division Supporting Unit mais aussi de la Special Mobile Force (SMF) se sont mobilisés pour calmer la tempête et aider des vieilles personnes et les autrement capables, qui étaient bloqués dans leurs maisons.

Parmi les quartiers les plus touchés : Choisy Road, Allée-Mangue, Camp-Acacia et Débarcadère. «Délo pé pas par tou sa plas-la. Plis ki 500 lakaz inondé. Pé bizin dormi lizié ouver», déplore un habitant. «Bizin fer enn drin dan Constance, parski tou délo Camp-de-Masque ek St-Julien vinn dévers kot nou.» Il ajoute que la situation ne date pas d’une semaine, mais de plusieurs années. Cette fois, c’était la goutte de trop.

Ravin Dhowtall, travailleur social, tient également à monter au créneau pour dénoncer la situation. «Depuis 2008, c’est la même rengaine. J’ai un frère handicapé qui est également affecté psychologiquement car je dois le transporter jusqu’à la maison d’en face.» 

À cité Hibiscus, Mimose Thomase est, quant à elle, clouée au lit depuis lundi 1er mai. «Elle a été amputée du pied. Ma maman est perturbée, contrariée davantage à chaque fois que la maison est inondée», lâche sa fille, Deborah. «Mem si ponpié pé vinn tir délo, li pé soursé.» 

<p>Il est bien descendu sur le terrain. Le ministre des Arts et de la Culture, s&rsquo;est rendu dans sa circonscription, histoire de rassurer ses mandants. Mais Pradeep Roopun n&rsquo;a pas reçu l&rsquo;accueil auquel il s&rsquo;attendait. Il a eu droit à la foudre des habitants, qui ne voulaient pas d&rsquo;explications vaseuses. <em>&laquo;Tousa létan-la kot ou ti été ?&raquo; </em>scandaient-ils. Le ministre leur a promis de remédier à la situation.&nbsp;</p>

L’ouverture des centres de refuge envisagée

Le National Disaster Risk Reduction and Management Commitee s’est réuni hier après-midi. C’est Fazila Daureeawoo, qui assure la suppléance au ministère de l’Environnement, qui a présidé la rencontre. «Nous avons établi un plan de travail pour que des actions rapides soient prises dans les zones susceptibles d’être les plus touchées», a expliqué la ministre. 

Les procédures relatives à l’ouverture des centres de refuge ont également été enclenchées. Fazila Daureeawoo précise que la police, la National Coast Guard ainsi que la SMF sont sur le pied de guerre, prêts à évacuer les habitants si besoin est.