Kailash Sookun ne vivait que pour sa Yamaha R 15. Mais, triste ironie, ce trentenaire a trouvé la mort sur son deux-roues.

Un cortège de motocyclettes pour Kailash Sookun. C’est de cette façon qu’hier les membres du Wolves Moto Fan Club ont rendu un dernier hommage à leur frère motard, décédé dans un accident de la route. La veille, vers 11 h 30 à Rose-Hill, son deux-roues serait entré en collision avec un 4x4. Mandés sur place, la police de la localité et le médecin du Service d’aide médicale d’urgencen’avaient pu que constater son décès. Ses funérailles ont eu lieu hier après-midi.

Les motards ont défilé de la station-service Engen, à Bagatelle, pour se diriger vers la chapelle ardente d’Elie & Sons, à Beau-Bassin. Ses proches, amis et voisins s’y sont réunis pour les funérailles de ce Quatre-Bornais de 39 ans.

Sa mère, Narainy Sookun, 60 ans, souligne la triste ironie que son aîné Kailash, qui ne vivait que pour sa moto, ait trouvé la mort sur son deux-roues. «Plizir fwa monn dékouraz li ar sa mé li pann ékouté. Li ti kontan mont motosiklet.» La sexagénaire ajoute qu’elle a perdu son époux des suites d’une maladie, le 17 mars.

Le frère de Kailash Sookun, âgé de 36 ans, n’a pu assister aux obsèques car il travaille à Singapour. Il a tenu à remercier tous ceux qui ont aidé la famille. «Il rentrera bientôt à Maurice car je ne pourrais vivre seule», relate Narainy Sookun.

Qui était Kailash Sookun? Le trentenaire a fréquenté le collège Royal de Curepipe et a étudié la médecine en Ukraine. Mais n’ayant pu trouver de l’emploi comme médecin à Maurice, il travaillait comme représentant pour une agence touristique. Il participait souvent à des «social rides». La dernière en date était un don de sang organisé par le poste de police de Vallée-Pitot en avril.

Selon ses proches, le jour de l’accident, Kailash Sookun se rendait chez un mécanicien. Cela, afin d’acheter une pièce pour sa moto, une Yamaha R 15 de 150 CC.

En outre, l’autopsie pratiquée par le médecin légiste de la police a attribué le décès de Kailash Sookun à une fracture du crâne. Le conducteur du véhicule impliqué dans l’accident a, lui, été soumis à un alcotest qui s’est révélé négatif.

Dans sa déposition au poste de police de Rose-Hill et faite en présence de son homme de loi, Me Yousuf Azaree, il a expliqué qu’il roulait à la rue Labourdonnais lorsque le motocycliste a subitement surgi. Et que ce dernier ne s’était pas arrêté à une ligne d’arrêt (stopline). L’accident s’est produit à une intersection. Après son interrogatoire, le suspect a été relâché sur parole. Il comparaîtra en cour de Rose-Hill, aujourd’hui.