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Calebasses: colère et désarroi après la démolition du crématorium
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Calebasses: colère et désarroi après la démolition du crématorium
Les habitants de Calebasses se demandent comment le crématorium du village a pu être démoli par le nouveau propriétaire du terrain, malgré une injunction de la cour. Ils ont deposé plainte à la police.
Cela fait un peu plus d’une semaine que le crématorium de Calebasses a été démoli. Mécontents, les villageois se sont réunis, lundi dernier, pour évoquer la situation et envisager d’éventuelles solutions à ce problème qui avait déjà commencer à pointer le bout de son nez l’année dernière.
Le crématorium du village est, en effet, au centre des discussions entre les habitants et le conseil de district de Pamplemousses depuis plusieurs mois. Il est situé sur un terrain qui appartenait au groupe Terra et qui a par la suite été vendu. Or, le nouveau propriétaire avait décidé de fermer l’accès au terrain sur lequel se trouve la structure pour la crémation. Au grand dam des habitants…
Tandis que les négociations étaient en cours avec le conseil de district, le propriétaire dudit terrain devait toutefois decider de démolir le crématorium, privant ainsi tout le village de cette infrastructure nécessaire. Soobiraj Seenarain, ancien conseiller de Calebasses, explique que le crématorium existe depuis plus de 50 ans : «Auparavant, ce terrain appartenait à Harel Frères, qui est par la suite devenu Terra. Malgré ces changements, la direction de la propriété sucrière nous a toujours permis d’utiliser le terrain don’t l’entretien était assuré par le conseil de district de Pamplemousses et la National Development Unit.»
Traditions
Leurs soucis ont commence lorsque les terrains avoisinants ont été vendus. «Le nouveau propriétaire avait placé un cadenas sur la barrière pour empêcher l’accès au crématoire. Nous avons ainsi sollicité l’aide du conseil de district pour la réouverture de l’accès. Nous ne comprenons pas comment le propriétaire a pu démolir le crématorium alors que les négociations étaient en cours et qu’il y avait une injunction en cour», s’insurge l’ancien conseiller.
Entre tristesse et colère, les habitants de Calebasses se sentent lésés. «Les rites funéraires font partie de nos traditions. C’est là un sujet très sensible, déclare Balaram Jodhun, âgé de 76 ans, l’un des habitants que nous avons rencontrés lundi. Auparavant, il y avait juste quelques tiges de bambou tout autour. Le conseil de districts de Pamplemousses-Rivièredu-Rempart a effectué des travaux. Depuis, ce lieu est connu comme le crématorium de Calebasses.»
Yogesh Dookhee, un autre habitant précise que même après que le propriétaire du terrain eut interdit l’accès, le conseil de district avait entamé des négociations avec lui… Il ajoute que cette infrastructure a été utilisée pour la dernière fois il y a trois semaines.
Après la démolition, les cadres du conseil de district de Pamplemousses se sont rendus à Calebasses pour informer les habitants qu’ils doivent désormais se rendre aux crématoriums de Pamplemousses et de Terre- Rouge. Une solution qui n’est pas accessible à tout le monde, fait remarquer Juswant Seenarain, 79 ans. Il note qu’il faut, pour cela, un moyen de transport et que l’organisation des rites funéraires «coûtera plus cher».
Le président du conseil de district de Pamplemousses étant en voyage, nous avons sollicité le point de vue du vice-président, Kiran Callichurn. Ce dernier déclare que le conseil de district ne savait pas que le nouveau propriétaire en viendrait à la demolition du crematorium «Dès que nous avons pris connaissance de cette démolition, nous avons envoyé des inspecteurs sur place et avons porté plainte au poste de police pour “Demolition of public infrastructure”. Nous comptons aussi porter cette affaire en cour, d’autant plus qu’il y avait bel et bien une injonction et que la cour avait demandé au nouveau propriétaire de laisser aux villageois l’accès au crématorium.»
«C’est triste de constater qu’il n’a pas respecté cet ordre, ajoute le vice-président du conseil de district. Nous avons fait tout notre possible pour que les choses n’en arrivent pas à ce point. Nous avons aussi cherché dans les archives une preuve ou un document dans lequel Terra avait confié la responsabilité du crématorium au conseil de district. Mais nous n’avons rien vu.»
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