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Russell Auckbaraullee, la recette du succès
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Russell Auckbaraullee, la recette du succès
Il compte un parcours atypique. Après les services financiers, l’enseignement et la traduction, Russell Auckbaraullee est tombé dans la marmite gastronomique. Responsable de Penthouse au Canada, il gère une école culinaire et un service traiteur. Rencontre.
Né de parents mauriciens, Russell Auckbaraullee vit passionnément son métier. En effet, ce jeune homme de 36 ans partage son savoir-faire aussi bien dans son école de formation que dans sa cuisine à Toronto au Canada. Et selon ses dires, l’engouement est tel qu’il cumule les réservations jusqu’en décembre prochain. Pourtant, dès son enfance passée dans la capitale ontarienne, ce dernier aspirait à une toute autre profession : celle de policier. L’appel de la marmite l’a donc emporté. Certes, dès son jeune âge, il découvre l’art culinaire auprès de Mahmad, son papa, qui travaillait alors comme receveur d’autobus avant de quitter Maurice pour le Canada en 1974. Pendant ce temps, Swahaat, sa maman, s’occupait également de la fratrie composée de son frère, Sameer, 41 ans et de sa sœur, Parveen, âgée de 45 ans aujourd’hui.
Suivant la complétion de ses études, il intègre le monde professionnel dès ses 19 ans. « J’ai commencé dans le service bancaire comme ‘sales clerk’. Et parallèlement, j’ai suivi des cours en comptabilité », relate-t-il. Il a ainsi exercé au sein de plusieurs banques pendant une année et demie. Par la suite, il travaille au sein des départements de cartes de crédit. Sa mission : traquer les fraudeurs. Cela dure deux ans. Ensuite, il part en France et devient professeur d’anglais au lycée Saint Louis Saint Clément. Après un an et demi, Russell Auckbaraullee revient au Canada pour être au chevet de son papa, alors atteint d'un cancer. Quelques temps plus tard, ce dernier décède malheureusement. Nous sommes alors en 2004. Notre interlocuteur bifurque alors sur un autre volet professionnel – la traduction. Après trois ans, il se marie à Ethyl Tigley, une jeune femme originaire des Philippines, qui est femme entrepreneur.
En 2007, un contrat arrive pour travailler à Québec. Celui-ci consiste à exercer au sein d’un grand ‘resort’, c’est-à-dire une forme de résidence pour les personnes retraitées. Ceci le pousse à mettre les pieds non pas dans les plats mais en cuisine. « J’ai côtoyé des chefs et j’ai appris avec eux. Je cuisinais un peu et ce, grâce à mon papa », soutient-il. C’est alors qu’il met la main à la pâte et découvre les multiples facettes de la gastronomie canadienne. Ceci éveille sa curiosité sur le volet professionnel de ce domaine. Discutant ainsi avec Jeremy Roberts, un chef qui lui relate son parcours, et notamment d’un institut de formation à Toronto, il décide alors de lui emboîter le pas. Le couple rentre alors dans leur ville au terme du contrat d’une année, soit en 2008.
Le jeune homme s’inscrit alors à cet établissement de formation. Russell Auckbaraullee est accepté et se lance. « Pendant six mois, on était à l’école. Et les autres six mois étaient consacrés au travail en restauration. J’ai exercé au sein du Mange e bevi, un établissement italien. J’ai ainsi débuté à zéro en passant le balai. Puis au fur et à mesure, et avec l’expérience, je suis passé à Head Chef », déclare notre interlocuteur. Pendant deux ans, Russell Auckbaraullee mitonne les spécialités méditerranéennes et italiennes dont les pizzas, les sandwichs, les pâtes etc au sein de ce restaurant 4 étoiles. Vers 2010/2011, le chef ressent le besoin de voler de ses propres ailes. « J’étais fatigué. Je travaillais 16 heures par jour. Puis, je voulais aussi me mettre à mon compte. C’est alors que j’ai lancé un service traiteur en week-end », souligne notre interlocuteur. C’est ainsi que le Penthouse Catering voit le jour. Il y offre des menus personnalisés selon les goûts des clients pour les événements spéciaux, les entreprises etc. Certes, il met les bouchées doubles suivant son lancement et se fait rapidement connaître.
Parallèlement, il inaugure le Rasool’s en 2014 où il propose des menus mauriciens comme les gâteaux piments, les onions frits et autres plats. C’était une combinaison de la ‘mauritian street food’ au ‘comfort food’ canadien. Après quelques temps, il ferme boutique et se consacre exclusivement au Penthouse. C’est alors qu’il ouvre l’école de formation. Récemment, il a reçu Sooroojdev Phokeer, l’ambassadeur mauricien à Washington pour la fête de l’indépendance. « J’ai eu l’honneur de cuisiner pour lui à deux reprises », indique-t-il. Durant cette célébration nationale, Russell Auckbaraullee a aussi décroché un contrat pour assurer le service traiteur pour 800-900 Mauriciens avec la mairie de Toronto. Au menu : des nouilles, des gâteaux piments entre autres. Et de bouche à oreille, le chef a trouvé sa vitesse de croisière. En effet, il compte parmi sa clientèle plusieurs célébrités dont des athlètes, des stars de cinéma et des politiciens, affirme-t-il. Sur le plan social, le chef fait partie de plusieurs associations caritatives dont La main dans la main qui encadre les immigrants mauriciens à Toronto; la Mauritius Heritage, comité d’organisation de la fête nationale, DoDo Canada, organisation qui s’active à la promotion culturelle entre autres. Son projet futur : poursuivre sur sa lancée avec le Penthouse.
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