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Hansa Peelonah: la conseillère ne craint pas de montrer ses dents
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Hansa Peelonah: la conseillère ne craint pas de montrer ses dents

Elle a attiré, la semaine dernière, l’attention du président du conseil de district de Moka, des élus de la circonscription et de tout le monde avec des postes sur Facebook, et elle s’élève contre une discrimination envers les femmes. Elle et son association sont obligées de tenir leur réunion mensuelle sur une terrasse. Rencontre avec cette villageoise qui n’a pas sa langue dans sa poche.
Hansa Peelonah, dites-nous comment votre association et vous en êtes arrivées à une telle situation.
Je dois tout d’abord dire que cette situation est une honte, pas pour nous mais pour le village et les membres du conseil qui sont considérés comme les dirigeants. Je suis membre du conseil du village depuis les dernières élections villageoises. J’ai été conseillère, représentante du village au conseil de district de Moka et depuis un an je réunis plusieurs femmes de Petit-Paquet, Montagne-Blanche, en vue de fonder une association féminine. Et je n’ai jamais eu de soucis durant mon parcours. Mais ces derniers mois, la situation est devenue très stressante pour moi.
Quelle en est la raison ?
J’ai intégré l’équipe Mouvement progressiste de Montagne-Blanche pour participer aux élections villageoises et j’ai été élue. Après les élections, j’ai servi le village en tant que conseillère et je suis même la seule représentante du village au conseil de district de Moka. Mais voilà, il y a un peu plus d’un an j’ai décidé de quitter cette équipe. Toutefois, je demeure conseillère. J’ai des principes et c’est pour cela que j’ai décidé de quitter l’équipe, ce qui n’a pas plu à mes anciens colistiers. Depuis, il y a des tiraillements entre nous.
Quel genre de tiraillements ?
Même si je suis conseillère, je suis exclue de toutes les prises de décisions et des activités concernant le village. Je suis carrément mise à l’écart par les autres membres du conseil. Néanmoins, cela ne m’empêche pas de faire mon travail.
Quand avez-vous fondé cette association féminine et dans quel objectif ?
Depuis que je suis sur le terrain et proche des habitants, j’ai senti qu’à Petit-Paquet une association féminine avait sa raison d’être. Donc, j’ai réuni les femmes pour fonder cette association avec l’objectif de donner à celles-ci une plate-forme et de les regrouper autour d’activités. Nous sommes une cinquantaine de femmes très actives et nous organisons et participons également à plusieurs activités et grands évènements du village auxquels nous apportons notre soutien.
Que s’est-il passé la semaine dernière ?
Comme je l’ai dit au début, les problèmes ont commencé avant. De plus, depuis que j’ai fondé cette association, je sens que certaines personnes sont mécontentes. Lorsque je représentais le village au conseil de district de Moka, j’ai fait du mieux possible pour que le projet d’un sub-hall à Petit-Paquet se réalise et ce projet s’est concrétisé sous mon mandat. J’ai même été soutenue par des sponsors, des compagnies dont notre association a reçu en donation des chaises, mais les membres du conseil du village désapprouvent que ces chaises soient gardées dans le sub-hall et pourtant ce bâtiment contient une grande armoire donnée par le ministère de la Femmes et qui sert aux femmes qui y suivent différents cours.
Depuis que j’ai créé cette association, c’est devenu très difficile d’avoir accès au sub-hall. À chaque fois, on nous dit que le centre n’est pas disponible et pourtant le bâtiment l’est bel et bien. À chaque fois, nous sommes obligées de tenir notre réunion sous les arbres ou assises sur les marches.
Comment ont réagi vos membres ?
Nous gardons notre calme. Nous savons que certains sont jaloux et ne veulent pas que nos activités se déroulent normalement, mais nous sommes des femmes courageuses et nous allons faire de sorte que l’association fonctionne comme il se doit. Même si pour cela, nous devons tenir nos réunions dans la rue, sous une varangue ou dans la cour.
Cette situation est une honte et relève d’un manque de respect envers les femmes. À chaque fois que je fais une demande pour avoir l’autorisation d’utiliser le sub-hall, j’adresse une lettre officielle aux membres du conseil de village mais malgré cela, on ne nous accorde jamais l’accès.
Qu’attendez-vous des autorités ?
Je voulais seulement attirer l’attention sur cette discrimination qui nous frappe et sur notre sort dans notre propre village. Montrer comment sont traitées des femmes et surtout faire en sorte que les cadres du conseil de district ramènent certaines personnes à l’ordre. De ce fait, les élus, les représentants du ministère de la Femme doivent entendre nos doléances car nous avons aussi des droits.
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