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Avocats devant l’ICAC - Me Yousuf Mohamed: «Pourquoi cet acharnement ?»

9 mai 2017, 16:23

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Avocats devant l’ICAC - Me Yousuf Mohamed: «Pourquoi cet acharnement ?»

Les convocations des avocats devant l’Independent Commission against Corruption (ICAC) s’enchaînent. Si bien que Me Yousuf Mohamed, Senior Counsel, monte au créneau. «Pourquoi cet acharnement ?» se demande-t-il. Et de nous expliquer les rouages.

Me Yousuf Mohamed confie à l’express, qu’un accusé est libre de se faire représenter par un avocat de son choix. Et qu’un avocat n’a pas le droit de ne pas assurer la défense d’un accusé. Mais il lui faut faire attention. Si l’avocat a des soupçons que les honoraires payés par son client proviennent de l’argent sale, il peut refuser de paraître pour lui.

Ainsi, si un client, accusé du délit de drogue, accepte de payer Rs 500 000 en espèces à un avocat pour qu’il assure sa défense, l’homme de loi doit réfléchir sur la provenance de cet argent, précise le Senior Counsel. S’il a un «reasonable suspicion» que cet argent provient du trafic de la drogue, il doit référer l’affaire à la Financial Intelligence Unit (FIU) Et c’est à la FIU de dé- terminer s’il s’agit d’un cas de blanchiment d’argent.

Le Senior Counsel nous a indiqué qu’il a défendu Peroomal Veeren à deux reprises. Ce n’était cependant pas pour des affaires de drogue, mais plutôt des problèmes d’ordre administratif dans le système pénitentiaire ayant trait à sa détention. «Je n’ai pas été payé Rs 500 000. À chaque fois, je lui ai remis une facture pour mes services», soutient-il

Me Yousuf Mohamed évoque aussi le «karné laboutik» de Peroomal Veeren. D’où provient ce carnet ? Quand a-t-il inscrit les noms des avocats dont il a retenu les services ou les personnes qui lui sont proches, se demande notre interlocuteur. Selon lui, ce détenu peut avoir remis Rs 10 millions à un avocat, Rs 20 millions à une personne, etc. Les autorités doivent vérifier et contre-vérifier ces informations avant de passer à l’acte. D’autant que les avocats sont tenus de remettre une facture à chaque client pour éviter des problèmes.

Pour lui, il n’y a rien d’illégal dans le fait de garder Rs 500 000 dans son coffre-fort. «Si plusieurs clients remettent à un avocat des sommes qui totalisent Rs 500 000, n’avez-vous pas le droit de le conserver avant de le verser en banque ?»

Étroite collaboration 

La commission d’enquête sur la drogue et l’ICAC collaborent. Dans les milieux concernés, on fait savoir que la liste d’avocats qui seront convoqués par l’une et l’autre instance est presque identique. Selon nos renseignements, la commission drogue n’a pas le pouvoir d’attenter ou de recommander des poursuites contre des avocats. L’ICAC, elle, peut le faire après avoir bouclé son enquête et soumis ses conclusions au bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP). En outre, l’ICAC compterait convoquer incessamment deux avocats d’Astor Law Chambers.

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