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Ce qu’en pensent les Mauriciens: les grèves de la faim

11 mai 2017, 02:59

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Ce qu’en pensent les Mauriciens: les grèves de la faim

Depuis lundi, une dizaine de détenteurs du plan super cash back gold ont entamé une grève de la faim illimitée au jardin de la compagnie. Mais, ils ne sont pas les seuls à avoir eu recours à cette pratique. Dans le passé, ils ont été nombreux à s’être privés de nourriture afin d’arriver à leurs fins.

Kevin Seedin, 32 ans, chauffeur de bus

«Si l’on veut se faire entendre, c’est une très bonne solution. Il ne faut pas décourager quelqu’un qui va de l’avant avec une grève de la faim. Souvent, les problèmes sont résolus, bien que cette méthode soit un peu drastique. Mais on a rien sans rien.»

Amit Ramlagan, 25 ans, cuisinier à Casela

«Oui, entamer une grève est une bonne solution. Il faut se battre pour faire valoir ses droits. Je pense que si je me retrouve face à un problème majeur, je n’hésiterais pas à aller de l’avant et entamer une grève de la  faim. Il ne faut pas qu’on se laisse marcher dessus.»

Anne Marie Seesahaye, 49 ans, femme de ménage

«Il faut vraiment qu’il n’y ait plus aucune solution pour envisager de faire une grève de la faim. Souvent, il y a des gens qui entament des grèves mais qui, au final, n’ont rien en retour. Toutefois, il faut être courageux pour le faire. Ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir rester sans manger.»

Madhuri Cundasamy, 27 ans, femme au foyer

«Je pense qu’en entamant une grève de la faim, nous avons plus de chance de nous faire entendre. Mais il faut aussi savoir où entamer la grève et surtout savoir si la cause est justifiée. Il est vrai que le message, dans la majorité du temps, passe plus vite. Même moi, je suis prête à le faire si le besoin se fait sentir.»

Mahadoo Danajee, 63 ans, employé chez Atics

«Franchement, on ne gagne rien en faisant une grève de la faim. C’est une cause perdue d’avance, selon moi. Le gouvernement n’écoute pas nécessairement les grévistes. En ce qui concerne le plan Super Cash Back Gold, les gens qui demandent leur sous savaient dans quoi ils allaient s’engager au départ. En tout cas, je ne pense pas qu’ils vont gagner quoi que ce soit dans cette histoire.»

Olivier L’étang, 28 ans, l’informaticien

«Je ne peux pas dire que cela ne sert à rien. Grâce aux grèves, les gens sont un peu plus sensibilisés sur les problèmes des autres. Il ne faut pas se taire face à certains problèmes. Plus vous restez impassible, plus vous avez l’impression que les gens continuent à faire ce qui leur plaît. En tout cas, entamer une grève, c’est un peu extrême, mais s’il faut le faire, je ne dirai pas non.»

Satish Bissoon, 54 ans,gérant d’un restaurant

«Ce n’est pas une solution. C’est une cause perdue d’avance. Vous n’avez qu’à regarder les précédents. Regardez celui de Paul Bérenger dans les années 70. Il a fait la grève et cela n’a rien donné. Au contraire, la grève provoque plus de désordre dans le pays. Il vaut mieux, selon moi, s’asseoir autour d’une table et discuter.»

Soubash Shand, 54 ans, planteur et vendeur de légumes

«Je ne pense pas que ce soit une solution. Si vous entamez une grève, qui va nourrir votre famille pendant ce temps ? Le salaire d’un jour de travail, cela aide à la fin du mois. En plus, il faut attendre longtemps avant que le gouvernement ne prenne une décision par  rapport à votre revendication. Et tout ce temps perdu ne pourra pas être rattrapé.»

Caroline Cléopatre, 57 ans, femme au foyer

«Je n’ai jamais manifesté du temps où je travaillais à l’usine. Je trouve cela inutile. Lors de ces grèves de la faim, les gens se rendent malades et au final, rien de positif n’en ressort. N’oubliez pas que certains députés avaient annoncé qu’ils allaient entamer une grève de la faim avec la venue du nouveau Premier ministre, mais au final personne ne le fait. Si eux n’arrivent pas à le faire, alors comment pourrions-nous avoir le courage de le faire ?»