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Raffick Goolfee raconte le MMM à Plaine-Verte
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Raffick Goolfee raconte le MMM à Plaine-Verte
C’est en 1969 que Raffick Goolfee a rencontré le Leader du MMM. Il confie comment les mauves ont pu se faire une assise à Plaine-Verte.
Quarante-huit ans après, il n’a rien oublié. «San Paul Bérenger, mo pa koné ki mo ti pou été azordi», dit Raffick Goolfee, éternellement coiffé de son fez marocain rouge.
C’est en 1969 qu’il fait la connaissance du leader du MMM. Ce dernier et Shaffick Jeeroobarkhan manifestent devant la municipalité de Port-Louis. Pourtant, le gouvernement d’alors avait martelé qu’aucune manifestation ne serait tolérée. Une bagarre finit par éclater. Des gros bras d’un parti politique s’en prennent à Paul Bérenger et à Shaffick Jeeroobarkhan. C’est le sauve-qui-peut général.
Le leader du MMM, poursuit Raffick Goolfee, est rattrapé par les «taper» à l’arrière du cinéma Majestic. Ses amis et lui tentent de les convaincre de l’épargner. Shaffick Jeeroobarkhan est, lui, passé à tabac dans une tabagie, à proximité des Casernes centrales. Ce dernier et Paul Bérenger ont dû recevoir des soins à l’hôpital civil.
Cet événement marque le début d’une longue amitié entre Raffick Goolfee et le leader du MMM. Et, dans le même temps, le début des assises du MMM à Plaine-Verte.
Paul Bérenger apprend que ses nouveaux amis ont arrêté leur scolarité et se propose de les aider. Raffick Goolfee explique, en effet qu’il n’a pu compléter ses études au collège Islamic car l’argent faisait défaut. Le salaire que recevait son père, qui exerçait comme moniteur d’auto-école, n’était pas suffisant pour payer les Rs 20 des frais d’écolage, chaque mois. C’est également le cas pour d’autres jeunes de Plaine-Verte.
Des cours gratuits
C’est ainsi que le leader du MMM, qui était enseignant, leur offre, pendant plusieurs semaines, des cours gratuits, d’une durée de deux heures, au Port Louis High School. Par la suite, Paul Bérenger demande à ses «élèves» de trouver un emplacement à Plaine-Verte où il pourrait enseigner à d’autres jeunes de la région qui ont, eux aussi, dû abandonner leurs études. Pour Rs 20, un local est loué.
Il était prévu qu’il enseigne à une vingtaine de jeunes. Mais lorsqu’il arrive à Plaine-Verte, elles sont quelque 500 personnes à l’attendre. En fait, les curieux voulaient savoir qui était ce fameux monsieur qui voulait donner des cours à leurs enfants. Et c’est ainsi que, petit à petit, le MMM fait son entrée à Plaine-Verte. Tant et si bien qu’à un moment, cette région changera de couleur politique pour afficher fièrement le mauve du MMM.
Raffick Goolfee est délégué par le comité central du MMM pour s’occuper des régions de Plaine-Verte et de Roche-Bois. Ce n’est pas tout. L’enfant de Plaine-Verte accompagnera également Paul Bérenger partout à travers le pays. Connu comme «enn bhai MMM», il ne se fera pas que des amis. D’ailleurs, confie-t-il, certains voulaient même lui faire la peau. «Enn an mo finn wanted kan lapolis finn aret tou militan…»
«Celui qui tire le plus rapidement …»
<p>Plaine-Verte, c’était comme au Texas. Celui qui tire le plus rapidement est le boss. Ses souvenirs sont intarissables. Comment oublier, dit Raffick Goolfee, la valise de brown sugar déposée après les élections législatives de 1983, pour <em>«finir les jeunes militants</em>» ? Ou encore le succulent <em>«briyani Bacsoo»</em> ? «<em>Les personnes concernées se reconnaîtront.»</em> Plaine-verte a également été secouée, à l’aube du 26 octobre 1996, par le triple assassinat à la rue Gorah Issac. Babal Joomun, Zulfikar Bheeky et Yousouf Mourad seront tués par balle par l’escadron de la mort. Plusieurs arrestations se sont ensuivies dans cette affaire, dont celle de Cehl Meeah.</p>
<p>Mais, chut ! Il n’en dira pas plus.</p>
<hr />
<h2>Bousculade au congrès du Plaza</h2>
<p>Le premier congrès organisé par le MMM, au Plaza à Rose-Hill, a été émaillé d’incidents. Au dire de Raffick Goolfee, des «<em>gros bras» </em>venus de Plaine-Verte, à la demande de certains politiciens, ont perturbé la foule. Une bousculade a eu lieu lorsque Bahim Coco a lancé un pétard dans l’assistance. Certains de ces<em> «bouncers»</em> en ont alors profité pour lancer des chopines de Pepsi Cola sur les personnes présentes. Il y a eu de nombreux blessés ce soir-là. Traduit devant la justice, Bahim Coco a été reconnu coupable et condamné à payer une amende de Rs 50<strong>.</strong></p>
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