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[Vidéo] Autrement capable et comptable, Kerishma vit sa vie à 100 %
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[Vidéo] Autrement capable et comptable, Kerishma vit sa vie à 100 %
Forte et déterminée. Kerishma Chareetur, 27 ans, a la rage de vaincre. La jeune Chartered Accountant, qui vit avec une paralysie cérébrale depuis sa naissance, a pris le parti d’aller au bout de ses rêves. Sans jamais baisser les bras.
Kerishma Chareetur est une battante. Elle est de ceux qui pensent que le handicap n’est pas une raison de se lamenter sur son sort. Âgée de 27 ans, la jeune demoiselle nous raconte comment la paralysie cérébrale congénitale a eu une incidence sur son développement. Cette maladie qui affecte le foetus, dit-elle, peut influer sur le développement physique ou mental d’une personne. Dans son cas, cela a affecté son développement physique.
Enfant, elle se voit refuser l’admission dans un établissement préscolaire. Mais c’est sans compter sur la volonté de ses parents qui sont déterminés à l’élever «comme les autres enfants ». «Les gens de cette école disaient que je ne pourrais pas intégrer des classes normales. Mais mes parents ont persévéré juste pour m’offrir cette ‘vie normale’».
Son parcours ? Elle réussit à se faire accepter à l’école Hugh Otter Barry; à Curepipe. Après le cycle primaire, elle est admise au collège Hindu Girls où elle réussit brillamment aux examens du School Certificate avec 13 unités et au Higher School Certificate, est classée troisième en Hinduism à l’échelle nationale. «Après le HSC, je ne savais pas quelles études supérieures choisir, vu que je ne pouvais pas me déplacer. À l’époque, je n’avais encore ni fauteuil motorisé ni moyen de transport. Mon frère, qui est Chartered Accountant à la Deutsche Bank, m’a suggéré d’opter pour des cours d’ACCA. J’ai commencé à prendre des cours à distance.» Elle réussit les niveaux 1, 2 et 3 sans avoir recours aux cours particuliers. «Cela n’a pas été tous les jours facile», dit-elle avec le recul. Mais en mars 2017, ses efforts sont récompensés. Elle devient Chartered Accountant certifiée. «De janvier 2015 à ce jour, je travaille chez Ernst & Young comme auditrice adjointe.»
Si elle en est arrivée là, dit-elle, c’est qu’elle a pu compter sur l’aide de ses amis. «Ti éna bann kamarad ki ti bien helpful. Bizin dir ki cé banla mem ki pann les mwa bess lébra. Mem dan travay mo ena bann kamarad ki ed mwa dan bann tas régilié.» Najida, Pari et Chaya se reconnaîtront. Mais il y a aussi une autre catégorie de gens, remarque la jeune femme. Ceux qui l’excluent. «Mem si zot pa koz avek mwa, zot pou éna sa tandans rabess mwa akoz mo andikapé. » Philosophe, Kerishma avoue que la vie continue en dépit de ces critiques. D’ailleurs, dit-elle, c’est ce qui l’a motivée à toujours vouloir se dépasser.
Kerishma peut aussi compter sur son père Kishore. Retraité, cet ancien employé de la Mauritius Ports Authority la conduit au travail et la récupère tous les jours. «Mon père a tout fait pour que je puisse mener une vie sans difficulté. Il s’est offert un véhicule spécial pour cela. C’est un disabled friendly vehicle, équipé d’une rampe et adapté aux personnes en fauteuil roulant.» Ce qui donne envie à Kerishma de conduire elle-même un jour, «comme beaucoup de gens aux États-Unis».
Son objectif est aujourd’hui l’émancipation des handicapés. «La plupart du temps, lorsqu’un enfant naît avec un handicap - physique ou mental -, la société le rejette. Cette société dit que ces personnes ne peuvent rien réaliser dans la vie. Or, il faudrait aussi inclure ces personnes.» Et Kerishma d’ajouter qu’elles ont aussi des atouts. S’ils sont nombreux à se battre pour les droits des handicapés, la jeune femme sait que le chemin vers l’accomplissement de cet objectif est encore long.
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