Belle accélération malgré les deux heures que dure la pièce «Stationnement Alterné». Choisie par le tandem Philippe Houbert-Daniel Mourgues, cette pièce est à l’affiche au théâtre Serge Constantin jusqu’à la fin du mois.

Comment se comporte un bigame qui ment comme il respire ? Cela commence par de la comédie, pour virer ensuite à la grosse farce. C’est le ton de Stationnement Alterné, la pièce de Ray Cooney que la troupe de Philippe Houbert-Daniel Mourgues a choisi de monter cette année. Nous avons assisté à la représentation «partenaire», à l’intention des sponsors de la pièce. C’était jeudi soir au théâtre Serge Constantin, à Vacoas. Stationnement Alterné est à l’affiche du 17 au 20 mai, avec des reprises du 24 au 27 mai.   

À voir le registre choisi par Vincent Pellegrin, pour son personnage de taxi bigame, on dirait que c’est le genre de type qui deklar kouyon. Toujours en nage, toujours un peu survolté. Avec des répétitions de phrases, de grands gestes. Pour personnifier l’homme ordinaire à qui il arrive quelque chose d’extraordinaire. Son accessoire: le petit carnet, pas laboutik, mais presque. Un petit carnet codé où sont notés les rendez-vous que Jean Martin, le taxi, donne à ses deux épouses.   

Faire  de l’ombre 

Avec Vincent Pellegrin, on comprend un peu ce chauffeur de taxi. Et on se moque beaucoup de lui, au fil des deux heures que dure la pièce. C’est long, mais cela permet aux personnages d’aller au bout du délire, qui consiste à mystifier son identité et ses préférences sexuelles.

Pour contribuer à la confusion: Gilbert, le voisin du dessus, joué par Philippe Houbert. Ce comédien, rompu aux ficelles du métier, a beau dire: cette année, il n’a pas le rôle principal. Sauf que son personnage est presque aussi présent sur scène que celui du taxi. Avec Philippe Houbert dans une pièce, même dans un second rôle, quand il est là, il fait de l’ombre au jeune premier. Son aisance en savate et peignoir, le cheveu ébouriffé et la barbe de trois jours est d’une catégorie bien différente de celle de Vincent Pellegrin.

Face à ce tandem masculin, les comédiennes Virginie Talbotier et Vinaya Sungkur parviennent quand même à exister. Mieux, elles sont crédibles en femmes jalouses, possessives et trompées. Leur rôle à chacune est physique, en plus de jouer du physique avantageux des deux comédiennes.  

Mentionnons la prestation de Yannick Gerie, l’un des nouveaux de la troupe Houbert-Mourgues. Il est à fond dans la caricature de l’homosexuel. Les mains à plat, le chanteur-comédien incarne tous les clichés associés aux hommes qui aiment le rose, cousent des vêtements de femmes et frissonnent quand ils serrent la main d’un officier de police.      

Dans un an, rendez-vous est pris. La troupe reviendra avec la suite des aventures de Jean Martin le taxi et son voisin Gilbert dans Chat et souris.