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Accusé d’un triple meurtre au Canada: «J’espère voir mon fils Shakti avant de mourir», dit Swastika Ramsurrun
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Accusé d’un triple meurtre au Canada: «J’espère voir mon fils Shakti avant de mourir», dit Swastika Ramsurrun
Swastika Ramsurrun en est persuadée : son fils Shakti est innocent. Il est accusé du meurtre de sa femme et de ses beaux-parents, au Canada.
«Jamais il ne ferait de mal à quelqu’un ! Je ne peux accepter le fait qu’on l’accuse de la sorte…» Assise dans un fauteuil qui a connu de meilleurs jours, dans sa modeste demeure à Belle-Mare, Swastika Ramsurrun, 55 ans, refuse obstinément de croire que son fils Shakti est un assassin. Ce dernier est accusé du meurtre de sa femme Anne-Katherine Powers et des parents de cette dernière. Le drame s’est joué au Canada, en mai 2012. Le procès est en cours.
«Il a toujours été quelqu’un de doux. Il a vécu pendant toutes ces années sous mon toit, je pense que je suis la mieux placée pour le connaître», lance Swastika Ramsurrun, catégorique. Soudain, elle éclate en sanglots. Interrompt son récit. Elle est triste en pensant à la souffrance de son fils, incarcéré au Canada, si loin de Maurice… «J’espère voir mon fils avant de mourir», souffle-t-elle.
Se remémorant son ex-belle-fille, Anne-Katherine Powers, ses larmes redoublent. «Elle était vraiment amoureuse de mon fils et cela se voyait dans ses actions. Elle me faisait beaucoup de cadeaux. Elle ne nous regardait pas de haut. On voyait qu’ils s’aimaient tendrement.» Le couple avait passé plus d’un an à Maurice, de 2010 à 2011. De leur union est d’ailleurs né un petit garçon.
La même question taraude Swastika Ramsurrun depuis le drame en 2012. «Que s’est-il passé au Canada ? Je suis sûre que l’on a accusé à tort et que c’est une autre personne qui a tué tous ces gens !» Elle confie que Shakti lui avait parlé dès la découverte des corps. «Il avait téléphoné pour nous en informer.»
Cela fait plus de deux ans et demi qu’elle n’a plus entendu la voix de son fils. «Où il se trouvait avant, il avait l’occasion de nous parler mais après, il n’a plus eu de contact avec nous.» La voix de Swastika Ramsurrun devient de moins en moins audible à mesure que ses larmes coulent. «Je suis une mère et je veux savoir ce qui se passe. Où est mon fils ?» De répéter : «Comment pensez-vous que mon garçon puisse tuer non pas une, mais trois personnes ?»
Swastika Ramsurrun a un regret : elle n’a pas pu aller voir son fils au Canada. «C’est trop coûteux. C’est vraiment difficile pour nous de nous y rendre.» Sa fille Satna dit avoir tout tenté pour récolter la somme nécessaire pour s’y rendre. «Depuis février j’essaie d’obtenir un visa, en vain. On me demande de fournir des papiers bancaires mais je n’ai pas la somme requise pour y aller.»
Ce qui lui fait le plus mal, c’est de savoir que son frère n’a aucun soutien au Canada. « Ici, toute la famille reste soudée alors que là-bas, il est tout seul.»
Les soeurs d’Anne-Katherine parlent de «tension palpable» avant le drame
<p>Dominique et Audrey Marleau, les deux soeurs d’Anne-Katherine Powers, affirment que la tension était à son comble au sein de la famille, à quelques jours de ce triple meurtre. C’est, du moins, ce que leur avait confié leur mère.</p>
<p>Au dire de Dominique Marleau, Anne- Katherine s’était séparée de Shakti Ramsurrun. Ce dernier ne travaillait pas, dit-elle, et occupait la chambre d’amis qui se trouvait au sous-sol de leur maison. Il aurait mal réagi à l’ultimatum de sa belle-mère qui l’avait sommé de quitter la maison familiale avant le 1er août 2012.</p>
<p>Audrey Marleau déclare, de son côté, que sa soeur Anne-Katherine lui aurait révélé que Shakti Ramsurrun fumait, était amateur de pornographie et gardait contact avec une ex-petite amie, entre autres.</p>
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Le premier témoignage de Shakti Ramsurrun
<p>Son histoire d’amour avec Anne-Katherine est digne d’un conte de fées, a raconté Shakti Ramsurrun aux jurés, lors du procès. Il travaillait comme serveur sur le bateau de croisières Explorer of the seas lorsqu’il a fait sa connaissance. C’était le 12 décembre 2009, a-t-il indiqué. La jeune femme était accompagnée de sa mère, Louise Leboeuf, et de son beaupère, Claude Lévesque.</p>
<p>Shakti Ramsurrun dit avoir postulé pour ce poste après que l’un de ses amis l’y a incité. Avant, raconte-t il, il cultivait la terre et avait également travaillé sur un terrain de golf. <em>«Je voulais aider ma famille qui est pauvre. Je voulais construire une maison pour mes parents, une pour moi et m’ouvrir un resto»</em>, a révélé l’accusé en s’adressant au jury. En fait, a-t-il précisé, il a dans un premier temps établi le contact avec Louise Leboeuf, qui lui a par la suite présenté sa fille et son époux. Louise Leboeuf, dit-il, lui avait demandé de tenir compagnie à sa fille lors d’une visite à Cayo Coco. Et ils sont tombés amoureux.</p>
<p>Quatre mois après, Anne-Katherine, Louise et Claude se sont à nouveau retrouvés sur le bateau à bord duquel il travaillait. La romance entre lui et Anne-Katherine a pris de l’ampleur. <em>«Je l’ai même embrassée pour la première fois à cette occasion.» </em>Puis, la jeune fille est venue passer la nuit dans sa cabine.</p>
<p>En constatant que la relation entre Shakti et sa fille était sérieuse, Louise Laboeuf a demandé à cette dernière de se rendre à Maurice. <em>«Elle voulait qu’Anne Katherine connaisse ma famille, ma religion, ma vie. Je lui ai répondu que j’allais la protéger.»</em> À Maurice, tout s’est bien passé, a-t-il avancé. «<em>Les premières fois, on a fait les magasins presque tous les jours. On recevait beaucoup d’invitations. On allait souvent à la plage. On parlait, on regardait les étoiles, on se faisait des projets. Ce n’était pas prévu, mais on s’est fiancés…»</em></p>
<p>Le témoignage de Shakti Ramsurrun doit se poursuivre ce vendredi.</p>
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Une publication du quotidien BonZour !
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