«Mon fils m’a confié, il y a un mois, qu’il se faisait agresser par deux de ses camarades de classe. Et qu’ils lui réclamaient de l’argent. Mais, je ne l’ai pas cru», témoigne Nishta*, mère d’un élève en Grade 7 (anciennement Form I) d’un collège d’État du Sud. Elle ajoute que chaque matin, son fils de 12 ans pleurait quand elle le réveillait pour qu’il se rende au collège. Il lui demandait de le transférer dans une autre institution. Vendredi, il s’est également plaint d’avoir été victime de racket.

Nishta, une habitante de Rose-Belle, est tombée des nues quand elle a visionné, hier matin, un clip en circulation parmi les élèves et montrant la façon dont son fils se faisait agresser par deux camarades de classe. «Je ne pouvais regarder cela. Ils donnaient des coups de poing à mon fils. Ils l’étranglaient avec le rideau ou encore avec un blouson», enchaîne cette marchande.

Accompagnée de son mari, Raj*, elle a porté plainte au poste de police de Rivière-des-Anguilles. Cette femme de 32 ans s’inquiète pour son fils. «Pa koné ki banla kapav fer pou pran révanz. Hier il ne s’est pas rendu au collège, mais il doit bien reprendre sa scolarité », soupire-t-elle. Selon elle, son fils aurait auparavant alerté la direction de ce cas de racket mais qu’«on lui a dit al fer kamarad avec ces deux garçons». «C’est inacceptable que la direction ait réagi de cette manière», s’insurge la jeune femme. Elle a aussi porté plainte à la zone d’éducation concernée.

Plateforme de dialogue

Sollicité, le service de presse du ministère de l’Éducation indique que la zone d’éducation en question a ouvert une enquête. Au niveau du ministère, une plateforme de dialogue a été établie et les enfants ont été sensibilisés à l’importance d’avoir un bon comportement. «On suit la situation de près», affirme-t-on. L’express a vainement tenté de contacter la direction du collège.

Cependant, l’adolescent n’est pas la seule victime. Un de ses camarades de classe l’est aussi. «Pour la même raison. Ces garçons lui réclament de l’argent. Mais mon fils ne cède pas à leurs demandes car il aime épargner», confie son père Nanda*, un employé de transport. Ce dernier a aussi porté plainte au poste de police de Rivière-des-Anguilles, hier.

D’autres élèves sont-ils dans la même situation ? «Zanfan pé retourn lakaz ek blé lor lédo, nou pa pé koné kiété, nou pé pansé zot inn zoué, zot inn tonbé», fait valoir Nanda.

Son fils a filmé une scène d’agression, la semaine dernière, et en a parlé à son père qui a, à son tour, pris contact avec Nishta et Raj à ce sujet. Les parents des deux victimes se sont rendus au collège en compagnie des policiers. «On nous a dit qu’on va nous appeler le même jour que les parents des agresseurs de mon fils. Visiblement, on veut nous faire taire. Mais, on compte aller de l’avant», déclare Nishta. De son côté, Nanda avance que la direction n’aurait rien fait.

Il nous revient, par ailleurs, qu’il y aurait d’autres garçons qui remettent de l’argent afin de ne pas se faire agresser.

*prénoms fictifs