Quarante ans après son assassinat, le journal Daily Mail révèle que deux des tueurs d’un officier anglais, au nom bien mauricien, furent amnistiés en 1999 par le gouvernement de Tony Blair. Le 15 mai 1977 mourait ainsi le capitaine Robert Nairac, officier des Grenadier Guards, brutalement assassiné par l’Armée républicaine irlandaise (IRA). Son corps ne fut jamais retrouvé.

Robert Nairac naquit à Maurice le 31 août 1948, de père mauricien et de mère anglaise. Il grandit en Angleterre et se tourna vers une carrière militaire après ses études. Il intégra l’académie royale de Sandhurst en 1971. Et à partir de juillet 1973, il fut amené à effectuer quatre campagnes en Irlande du Nord, alors en proie à une poussée de fièvre indépendantiste.

La lutte pour l’indépendance de l’Irlande du Nord est une histoire tragique, symbolisée par la résistance de l’IRA contre les forces «d’occupation» britanniques. Elle porte son lot de morts, que ce soit du côté des indépendantistes, des loyalistes ou des forces armées britanniques. Robert Nairac était en mission d’infiltration et de surveillance, sous un nom d’emprunt, dans un petit village nord-irlandais proche de la frontière avec la République d’Irlande, quand il fut attaqué et capturé par sept hommes armés, membres de l’IRA, dans la nuit du 14 au 15 mai 1977.

Emmené de l’autre côté de la frontière, il fut soumis à un interrogatoire brutal, torturé et tué d’une balle sans qu’il ait rien avoué de ce qu’il savait ou de ce qu’il était. L’enquête du Daily Mail révèle qu’en 1999, deux de ses présumés assassins, Terry McCormick et Pat Maguire, furent amnistiés par le gouvernement de Tony Blair, suite à un accord secret conclu entre l’IRA et les autorités britanniques. Ce n’est que récemment que ces informations ont été découvertes.

Les deux terroristes de l’IRA vivent aux États Unis depuis cet assassinat. Trois autres membres de l’IRA furent condamnés pour le meurtre de l’officier britannique. Et en février 1979, le capitaine Nairac fut décoré de la Croix de Saint George, la deuxième plus haute distinction britannique, à titre posthume.