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Inscription en Grade 1 dans les Star Schools : la police doit mieux vérifier les adresses

18 mai 2017, 21:30

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 Inscription en Grade 1 dans les Star Schools : la police doit mieux vérifier les adresses

Les inscriptions en Grade 1 ont lieu actuellement. Comme pour la demande d’un nouveau passeport, les policiers sont tenus de vérifier l’authenticité de l’adresse fournie par les parents dans le cas des écoles d’élite. Cependant, des vérifications approfondies n’ont pas été menées dans plusieurs cas, ce qui explique que de nouvelles instructions aient été données afin d’augmenter la surveillance.

«Il y a eu des plaintes. La police est au courant et le mot d’ordre est de renforcer le contrôle aux postes de police», indique-ton dans les milieux concernés. La vérification des adresses par la police a été instaurée par Vasant Bunwaree, ancien ministre de l’Éducation, en 2013. Depuis, il faut un tampon de la police qui valide l’adresse fournie.

Ce règlement vise à obliger les parents à se cantonner à la zone d’admission (Catchment Area). Car depuis des années, des parents falsifient les adresses dans le but d’offrir à leurs enfants une place dans les écoles d’élite.

Ces fraudes, Vinod Seegum, président de la Government Teachers’ Union, les connaît bien. Selon lui, elles perdurent. «Nous avons des cas où des élèves habitant Rivière- Noire fréquentent l’école primaire sir Veerasamy Ringadoo, qui est à Sodnac. Même si la police se charge du dossier, des élèves qui n’habitent pas le Catchment Area continuent à trouver de la place dans les Star Schools.»

Les astuces

Quelles sont les astuces utilisées par les parents ? D’abord, transférer le compteur d’électricité ou d’eau d’un proche (ou d’une connaissance) qui habite dans la zone d’admission. Résultat : la preuve d’adresse est au nom des parents. Cependant, si la police effectue correctement les vérifications, ce subterfuge peut très vite être démasqué. Car, en interrogeant les voisins, il est facile de savoir si la famille y habite vraiment.

Vinod Seegum ajoute que d’autres parents louent une maison, voire l’achètent. «Il y a eu un cas, dans le passé, où un haut fonctionnaire a choisi d’acheter une maison juste pour être dans le Catchment Area.»

Toutefois, le syndicaliste avance que seules quelques écoles d’élite restent prisées. Parmi elles, sir Veerasamy Ringadoo, Aryan Vedic (à Vacoas), Hugh Otter Barry (Curepipe), Raoul Rivet et VilliersRené (Port-Louis) ou encore Willoughby (Mahébourg). «La population scolaire baisse chaque année. Dans certaines Star Schools, il y a de moins en moins d’élèves. Dans certains cas, elles n’accueillent qu’une vingtaine d’élèves.»

Vinod Seegum ajoute qu’au lieu de quatre salles de Grade 1, l’école ne se retrouve qu’avec deux ou trois salles. «Il serait utile d’ouvrir le Catchment Area et de permettre à un plus grand nombre d’enfants d’accéder à ces Star Schools. Cela leur éviterait de frauder.» Pour lui, les vérifications de la police ne changeraient pas beaucoup les choses. «Cette mesure avait été prise unilatéralement par l’ancien ministre. Cela n’a jamais été la solution.»

Interrogé, Vasant Bunwaree soutient que la mesure marchait très bien, jusqu’à l’an dernier. «Je confirme que pour cette rentrée-ci, le système ne marche pas comme il devrait. Il faudrait que la police aille chez les voisins. Il ne suffit pas de rester au poste de police et de mettre un tampon. Cette année, j’ai l’impression que cela se fait au petit bonheur.» Il souligne que dans de nombreux cas, il suffit d’interroger l’enfant pour savoir d’où il vient. «Il faut un bon monitoring pour que ce système marche. Il faut une bonne collaboration entre la police et les écoles primaires

Au ministère de l’Éducation, l’on dit faire confiance à la police. «L’exercice se fait en partenariat avec la police. Il y a des sanctions pour ceux qui ne respectent pas les règlements.» La police, elle, affirme faire tout «comme il le faut» et dit qu’elle compte renforcer le contrôle.