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Homophobie: différents, et alors ?

18 mai 2017, 22:45

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Homophobie: différents, et alors ?

Hier a été célébrée la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie. Nombreuses sont les personnes qui subissent des violences physiques ou morales en raison de leur orientation sexuelle. Fazleen, Vivi de Monaco et Guyano ou encore Brian ont accepté de se confier.

Brian: «Je suis bien dans ma peau»

«Que je sois un homme, une femme ou même un chien, cela ne regarde personne. Je suis bien dans ma peau !» martèle Brian, qui a préféré garder l’anonymat. Il est attiré par les hommes, et alors ? De confier que le regard des autres le blesse profondément. «Les gens se retournent pour nous dévisager uniquement quand certains font des blagues de mauvais goût ou quand ils passent des commentaires désagréables et blessants.»

Ayant eu la chance de voyager un peu à travers le monde, il nous confie qu’à Maurice, les personnes qui ont une orientation sexuelle différente sont considérées comme des bêtes de foire. «Pourtant, nous sommes des humains.»

Quid de ses parents ? Sa maman, dit-il, a accepté son homosexualité. Mais pas son père. «Il n’est pas question pour lui que j’aime les hommes.»

Vivi de Monaco: «La différence n’est pas un crime»

Vivi de Monaco

Vivi de Monaco, 27 ans, s’est fait connaître à travers ses vidéos «arrête ça fi» sur Facebook. «Nous sommes des personnes à part entière et méritons le respect», affirme Yano de son vrai prénom.

Tout a vraiment commencé, dit-elle, à l’âge 15 ans. Yano sortait alors avec une fille. «Mais j’ai toujours su que j’avais besoin d’autre chose.»

En tant que Vivi, dit-elle, les gens me connaissent un peu à travers le pays. «Le but de ces vidéos est de faire rire et passer des messages. Souvent, des personnes gravement malades ou tristes me contactent sur Facebook. Ils me remercient de faire rire et de leur permettre d’oublier un peu leur peine. Cela me donne la force et l’envie de continuer.»

Vivi peut également compter sur le soutien de ses parents. «Dans les pays européens, la différence n’est pas un crime.»

Fazleen Peerbux: «Pas envie de cacher qui je suis»

Fazleen Peerbux

C’est à 16 ans, confie Fazleen Peerbux, qu’elle découvre son attirance pour les femmes. Âgée aujourd’hui de 27 ans, elle confie qu’au début, cela a été difficile. D’autant plus qu’elle vient d’une famille religieuse et stricte.

«Mes parents n’étaient pas du tout d’accord. Je suis la benjamine d’une fratrie de trois enfants. Les deux aînés sont mariés et ont des enfants.» Mais Fazleen, elle, est «différente». Et ses parents finissent par s’y faire.

Quelque temps après, Fazleen rencontre l’amour. La relation devient sérieuse et elle présente sa copine à ses parents. Ces derniers l’acceptent. Depuis, le couple est séparé.

«Je vis ma vie pleinement et je n’ai pas envie de cacher qui je suis. Cela a été très dur mais je veux dire aux gens qu’il faudrait qu’ils arrêtent de nous juger.»

Guyano Moussa: «Je n’ai plus honte»

Guyano Moussa

C’est à l’âge de 13 ans que Guyano Moussa s’est affirmée. «Un cousin qui m’a toujours soutenue, m’a dit qu’il fallait que je m’assume.» Ce jour-là, «pour la première fois», Guyano s’habille en fille. C’était à l’occasion d’un mariage. «Lorsque je suis arrivée à la réception, personne ne m’a reconnue.»

Lorsque son identité est découverte, cela a créé un véritable tollé. Guyano est mise à la porte. Elle est recueillie par sa grand-mère. Sous son aile, elle s’affirme et se construit «jusqu’à devenir ce que je suis aujourd’hui».

Le chemin a été difficile, concède-t-elle. Mais, à 22 ans, Guyano dit ne plus avoir honte.