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Grande Rivière Noire: la communauté veille au grain
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Grande Rivière Noire: la communauté veille au grain
Réagir à l’annonce faite la semaine dernière au sujet de cinq projets hôteliers à venir dans le village, plus précisément dans la région connue comme Les Salines. Tel était l’objectif de la conférence de presse tenue il y a une semaine par plusieurs instances représentant le village de Grande-Rivière-Noire.
«Nous voulons faire passer un message aux promoteurs et au gouvernement que nous sommes favorables aux projets et souhaitons qu’il y ait du développement dans le village. Cependant, nous voulons que tout se fasse dans le respect des lois et dans la transparence.»
C’est le message qu’ont voulu faire passer le conseil de village, les forces vives de la localité ainsi que diverses associations socioculturelles et sociales de Grande-Rivière-Noire. Ces instances font en effet cause commune «pour que ce qui s’est produit dans le passé ne se répète pas»
C’est ainsi que Soopaya Veerapen, président des forces vives de Grande-Rivière-Noire revient sur les longs combats qui ont dû être menés contre des promoteurs et le ministère de l’Environnement par rapport à un projet hôtelier particulier qui a finalement dû être abandonné. «Nous avons perdu notre temps et notre argent à saisir la Cour et les promoteurs ont aussi essuyé des pertes car certaines procédures et les droits des habitants et du public en général avaient été bafoués», dit Soopaya Veerapen.
Il souhaite que cette fois, les ministères qui chapeautent les projets et donnent leur aval viennent sur place, rencontrent les habitants et tiennent compte de leurs suggestions avant de prendre une décision. «Il est nécessaire qu’il y ait consultations publiques afin que les habitants se sentent partie prenante de ce qui se passe dans leur village», insiste le président de ces forces vives.
Il a réitéré sa confiance en la justice et que «nul n’est au-dessus ni au-dessous des lois». Il veut, comme le président du village, Rudolphe Laboudeuse, que toute décision prise pour le village ou les associations se fasse lors de consultations publiques.
«Qu’il n’y ait pas d’opération en catimini avec des associations fantômes, qui voient le jour rien que pour l’argent à grappiller», ajoute ce dernier.
Garanties recherchées
Arlette Labonne, présidente de La Preneuse Women’s Association, rejoint la présidente de Grande Rivière Noire Women Association, Saroj Jany, et Santabye Baboo, présidente de Grande Rivière Noire Marathi Mandalu Women Association, par rapport à l’accès à la plage. «Nous voulons continuer à avoir accès à la plage des Salines, à l’espace vert et à la Batterie de l’Harmonie. N’allez pas nous donner une plage boueuse», met en garde Arlette Labonne. Saroj Jany insiste que ce lieu est primordial pour la célébration des fêtes religieuses comme le Ganga Asnan.
Les habitants veulent aussi des garanties que les accès aux lieux où ils ont l’habitude de passer ne leur seront pas enlevés. C’est déjà le cas pour toute la partie côtière entre Grande-Rivière-Noire et La Preneuse, région qu’ils ne peuvent plus parcourir à pied, estime David Hyppolite, jeune du village et ancien président du conseil de village.
«Même en bordure de l’eau, on ne peut marcher car des rochers ont été déversés dans la mer. La plage de La Preneuse est affectée par l’érosion causée par les projets hôteliers. Nous ne pouvons plus y jouer au foot ni au volley. Les jeunes de Grande-Rivière-Noire ont perdu leur plage et ce n’est pas étonnant qu’ils prennent de mauvais chemins», dit-il.
Lui souhaite que les habitants de Grande-Rivière-Noire puissent avoir une plage aménagée à la Batterie de l’Harmonie et accès à l’espace vert sur la route qui y mène et qui leur est encore refusé.
Ceux qui ont participé à cette conférence de presse précisent qu’ils ne sont que des porte-parole et que toute une équipe est derrière eux. «Nous veillons tous au grain et nous n’hésiterons pas à monter au créneau si nos droits sont bafoués», disent-ils d’une seule voix.
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