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Sodomie: les Mauriciens fermés ou ouverts ?

21 mai 2017, 22:59

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Sodomie: les Mauriciens fermés ou ouverts ?

La Journée internationale contre l’homophobie a été célébrée le 17 mai. Et, dans sa dernière Newsletter émise durant la semaine écoulée, le Directeur des poursuites publiques a rouvert un épineux dossier. Satyajit Boolell a lancé un appel aux législateurs afin que l’article 250 du Code pénal, qui criminalise la sodomie, soit abrogé. Hypocrisie mise à part, voici ce qu’on en dit dans la rue…

Tessa PhilogenE, la trentaine, Rose-Hill 

Je suis ni pour ni contre parce que je pense que c’est quelque chose qui concerne seulement le couple. Si deux personnes sont consentantes c’est leur choix et leur décision. Ce qui se passe entre deux partenaires dans un lit ne regarde qu’eux. Par contre, si c’est un acte forcé, il s’agit d’un viol. Il faut que la loi fasse le distinguo entre les deux. En réalité, beaucoup de gens le font mais ne l’assument pas. Et ils sont les premiers à critiquer. Qu’ils soient pour ou contre, en tout cas, ils n’ont pas le droit de juger les autres.

J.C, 25 ans, de Flacq 

Tout le monde doit être libre de faire ce qu’il veut. Il est important de considérer les demandes de la communauté LGBT. Les homophobes changeront peut-être leur façon de voir les choses si la sodomie devient légale. Notre société est toujours rongée par les préjugés. Seuls les principaux concernés et leurs familles font l’effort de comprendre et d’assumer. Les hypocrites sont partout.

Lucie, 23 ans, Port-Louis 

La communauté LGBT a droit au respect. Il est important d’être plus ouverts et tolérants à ce propos. Mais je suis catégoriquement contre dans d’autres cas…

Jean-Paul, 45 ans, Baie-du-Tombeau 

Je suis contre. Ce n’est pas une pratique sexuelle sans conséquence qu’il faut banaliser. Il y a trop de viols à Maurice. Enlever l’aspect «illégal» de la sodomie encouragerait en quelque sorte les agresseurs sexuels à se sentir plus forts. Li pou vinn koumadir ou pé asté sigaret.

Ashley D., 30 ans, Ste-Croix 

Si on doit vraiment légaliser la sodomie, il faut le faire dans des situations exceptionnelles. Parce qu’en cas de viol, la sodomie ne sera plus considérée comme étant un acte aussi grave qu’il ne l’est maintenant. C’est vrai aussi qu’il faut arrêter d’être hypocrites. On parle tous des droits de la communauté LGBT, on milite pour eux sans vraiment réaliser à quel point ils sont pénalisés par cette loi archaïque. C’est triste à dire, mais Maurice est toujours derrière en ce qu’il s’agit du débat. Nous sommes une société fermée. La légalisation ne se fera pas de sitôt.