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Les frères Sumodhee nient les faits

8 novembre 2000, 21:56

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Les frères Sumodhee nient les faits

Les frères Sheik Imran et Khaleeloodeen Sumodhee, deux des quatre personnes accusées d'avoir criminellement incendié la maison de jeux L'Amicale de Port-Louis, ont nié toute participation dans cette affaire.  
 
Dans leur déposition, lue aux assises, hier, par l'inspecteur Indradev Badal, les deux frères ont affirmé qu'ils ne s'étaient jamais rendus ni devant le bureau de la Mauritius Football Association(MFA) ou devant L'Amicale de Port-Louis à la rue Royale, le dimanche 23 mai 1999.  
 
Lors de l'audience d'hier, seize témoins ont déposé devant le juge Paul Lam Shang Leen qui préside ce procès aux assises.  
 
Appelé à la barre, l'inspecteur Badal a déclaré aux questions de Me Bobby Madhub, Principal State Counsel, avoir consigné les dépositions des frères Badal le 27 mai 1999.  
 
L'accusé n° 1 a indiqué s'être rendu, en compagnie de son père et ses quatre frères, au stade Anjalay le 23 mai vers 13 h 30 pour assister au match opposant le Scouts Club à la Fire Brigade. La voiture, immatriculée 3211 OCT 96 était conduite par son frère Raffick. Après la rencontre, il est retourné chez lui à Vallée-Pitot.  
 
Vers 18 h 45 ce soir-là, son ami Riad était venu le voir pour lui donner un morceau de gâteau d'anniversaire. Après le départ de ce dernier, il a regardé l'émission Ligne Droite à la télévision. Il est allé se coucher vers 21 heures. Il s'est réveillé le lendemain à 4 h 15 pour aller travailler.  
 
L'accusé a nié catégoriquement s'être rendu devant L'Amicale de Port-Louis à 18 h 20 le 23 mai 1999.  
 
«Mo pas conne narien là-dans. Zamais mo pas fine alle la rue Royale. Zamais mo fine alle envoye cocktail molotov lors l'Amicale», a-t-il soutenu dans sa déposition. L'accusé n° 2 a lui aussi raconté que le 23 mai 1999 il s'était rendu au stade Anjalay en compagnie de son père et de ses frères pour assister au match Scouts Club contre la Fire Brigade.  
 
Après la rencontre, il est revenu chez lui. vers 18 h 50. Accompagné de son frère Fazil, sa mère et sa bellesoeur Nazeema, il s'était rendu à la boulangerie familiale à la rue Desforges.  
 
Il a indiqué qu'il y avait une panne d'électricité à 19 h 15. Il avait même téléphoné au CEB pour l'en informer. L'accusé a aussi soutenu s'être rendu au Mahomedally Court pour emprunter la torche du vigile. Son frère Raffick était venu le relever. Quinze minutes plus tard, il était revenu à la boulangerie. «Zamais mo pas fine alle divant L'Amicale sa jour-là. Mo ti au courant ki L'Amicale ti prend di feu sa jour là», a-t-il dit.  
 
Contre-interrogé par Me Mohamed, l'inspecteur Badal a admis que les deux frères Sumodhee avaient un alibi pour prouver qu'ils étaient chez eux lors des faits. L'accusé no 1 devait aussi recevoir la visite d'un ami qui lui a remis un morceau de gâteau d'anniversaire.  
 
Le témoin a également déclaré, à une autre question de l'avocat, qu'il n'est pas au courant si le défunt ASP René avait verifié les alibis fournis par les frères Sumodhee. L'inspecteur Abdool Bholah a ensuite produit deux autres dépositions des frères Sumodhee consignées les 31 mai et 5 juin 1999. Les accusés n°s 1 et 2 ont confirmé leur déposition antérieure selon laquelle ils n'avaient rien à faire avec l'incendie de L'Amical.  
 
Ils ont rejeté les allégations des frères Thupsee à l'effet qu'ils auraient participé dans cet incendie criminel. «Zotte ti travaille avec nous dans nous boulangerie. Zotte ti coquin. Nous fine mette zotte dehors», ont -ils dit.  
 
Le chef inspecteur Devka Fullee a relaté en détails dans quelles circonstances il avait vu les corps calcinés des victimes à l'intérieur de L'Amicale de Port-Louis.  
 
C'était à 19 h 08 qu'il a aperçu de la fumée sortir de la maison de jeux. Il a demandé du renfort et s'est rendu immédiatement sur les lieux du sinistre. Il avait vu des voitures incendiées devant L'Amicale de PortLouis. Il a pénétré dans le bâtiment et a aperçu les cadavres calcinés des sept victimes.  

 Répondant à une question de Me Madhub, le témoin a déclaré que sa priorité était de sauver des vies humaines. Le procès se poursuit ce matin.