Pendant les 155 minutes de son exposé aux Assises hier, Me Satyajit Boolell, Assistant Solicitor General, a tenté de convaincre les jurés de la culpabilité des quatre accusés dans l'incendie de L'Amicale de Port-Louis.  
 
Me Boolell a soutenu qu'il y avait eu assistance réciproque et simultanéité d'actions entre les accusés, les frères Imran et Khaleeloodeen Sumodhee, Naseeb Keramuth et Shafeek Nawoor.  
 
L'avocat de la poursuite a démontré, en s'appuyant sur les témoignages de Mohammad Azad Thupsee, Lee Tin et Khalil Peerbux, que les accusés ont bel et bien incendié cette maison de jeux. Incendie qui a coûté la vie à sept personnes dont deux femmes et deux enfants.  
 
Me Boolell a invité les membres du jury à accepter la version donnée par ces trois témoins qu'il a qualifiés de «témoins de vérité». «Ils sont honnêtes et ont dit la vérité», a-t-il notamment souligné.  
 
Les quatre éléments essentiels, a expliqué l'Assistant Solicitor General aux jurés ont été amplement prouvés :  (a) les quatre accusés se trouvaient sur les lieux du crime, à la rue Royale, le 23 mai 1999; (b) ils ont incendié cette maison de jeux; (c) ils avaient en tête un «criminal mind and intent» quand ils ont commis leur acte et (d) ils ont agi de concert.  
 
Procédant au recoupement de tous les facteurs entourant cette affaire, Me Boolell a déclaré que ce drame s'est joué en 23 minutes soit entre 18h45 et 19h08. Il a argué que les alibis fournis par les accusés sont faux et ont été fabriqués et a demandé aux jurés de ne pas croire aux témoins de la défense, qui sont, selon lui, des témoins de complaisance.  
 
Me Boolell a indiqué que deux témoins oculaires, Azad Thupsee et Lee Tin, ont relaté avec force détails comment les quatre accusés ont mis le feu aux voitures en stationnement devant L'Amicale de Port-Louis avant d'incendier la maison de jeux. Il a également rappelé aux jurés les témoignages poignants du surintendant Noël et du chef inspecteur Fullee qui a été le premier à se rendre sur les lieux du sinistre et qui dit y avoir découvert des cadavres calcinés.  
 
Le surintendant Noël a pour sa part expliqué que des sapeurs-pompiers avaient été bloqués dans leurs casernes par des émeutiers afin de les empêcher de gagner le foyer d'incendie de L'Amicale.  
 
Le représentant du Parquet a donc demandé aux jurés d'analyser en profondeur les divers témoignages qu'ils ont entendu au cours de se procès et de tirer leur conclusion.  
 
«Your are the sole judges of facts. This is your province. You are sovereign. Your role is to analyse the evidence. Whilst analysing the evidence you must adopt the right approach», a-t-il, entre autres, lancé aux membres du jury.  
 
Les avocats de la défense, Mes Yousouf Mohamed, Senior Counsel, A. Neeroora et Imtihaz Mamoojee, lui donneront la réplique ce matin.