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Affaire L’Amicale: Les condamnés restent en prison jusqu’en 2019
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Affaire L’Amicale: Les condamnés restent en prison jusqu’en 2019
Les frères Sumodhee et Naseeb Keramuth estimaient que l’ex-juge Paul Lam Shang Leen avait fait pencher le jury contre eux. Mais, hier, les «Law Lords» n’ont pas tranché en la faveur des condamnés.
Dénouement défavorable pour les condamnés de l’affaire L’Amicale. L’appel des frères Sheik Imran et Khaleeloudeen Sumodhee, ainsi que Naseeb Keramuth, a été rejeté par le Conseil privé hier. Ils contestaient la décision de la cour d’appel qui n’avait pas accédé à leur demande d’obtenir une copie de l’enregistrement audio du summing-up de l’ex-juge Paul Lam Shang Leen. Les condamnés seront ainsi libérés en 2019.
Les condamnés alléguaient que l’ancien juge avait utilisé un ton inapproprié envers le jury afin de le faire pencher pour la condamnation. Or, les Law Lords Mance, Kerr, Wilson, Hughes et Hodge ont, eux, estimé que Paul Lam Shang Leen avait mis en avant les arguments des deux parties et avait fait un summing-up juste et équitable. Et d’affirmer qu’aucune critique ne peut être retenue contre l’ancien juge.
En ce qui concerne la demande des condamnés d’obtenir la copie de la bande sonore du summing-up, les Law Lords ont déclaré que ces derniers avaient tout à fait le droit de faire cette réclamation et auraient dû avoir accès à cette copie. «An accused is entitled, on payment of the cost of providing it, to a copy of the digital record of the trial.»
Cette affaire remonte au 23 mai 1999 lorsqu’un incendie a éclaté dans la maison de jeux L’Amicale, à Port-Louis. Cela, à la suite d’un match de football au stade de Belle Vue, dans le Nord. Les supporteurs de l’équipe perdante ont manifesté leur mécontentement dans les rues de la capitale et ont mis le feu au bâtiment. Sept personnes, dont une femme enceinte et deux enfants, ont péri.
Après enquête, quatre personnes, dont les frères Sumodhee et Naseeb Keramuth, ont été arrêtées et condamnées à perpétuité. Mais après l’intervention de la Commission de pourvoi en grâce, les condamnés ont eu droit à une remise de peine. Devant le Conseil privé, l’État mauricien était représenté par Me Satyajit Boolell, Senior Counsel et Directeur des poursuites publiques, Me Sulakshna Beeharry-Sunassee, Ag. Assistant DPP, et Me Medaven Armoogum, Senior State Counsel.
Me Boolell : «C’est la fin d’une longue bataille juridique»
<p>«Il faut accepter ce verdict final.» Propos de Me Satyajit Boolell hier à la suite du verdict du Conseil privé sur l’affaire L’Amicale. Selon le DPP, c’est la fin d’une longue bataille juridique. Me Satyajit Boolell a été la cheville ouvrière de cette victoire de l’accusation. Il était le «Leading Counsel» de l’accusation aux Assises. Il a représenté l’État, accompagné des officiers du bureau du Directeur des poursuites publiques, lors des différentes batailles juridiques à Maurice et au Conseil privé.</p>
Réactions
Rozina Sumodhee
L’épouse de Khaleeloudeen Sumodhee, Rozina, soutient qu’elle accepte la décision du Conseil privé. Toutefois, affirme-t-elle, son combat pour prouver l’innocence de son époux et de son beau-frère ne s’arrête pas là. Même si elle n’a pu parler aux condamnés après le verdict, elle est convaincue que ces derniers gardent un moral d’acier car «ils savent qu’ils sont innocents». Rozina Sumodhee souligne également qu’elle compte entamer d’autres démarches légales pour réclamer une nouvelle remise de peine aux deux frères.
Assad Sumodhee
Le fils de Sheik Imran Sumodhee, Assad, déclare, pour sa part, qu’il avait déjà des sentiments mitigés quant à l’appel devant le Privy Council. Cela, car il savait que son père et son oncle risquaient de voir l’appel rejeté. Même s’il se dit déçu par le verdict, il ne perd pas espoir et souligne qu’il fait «confiance à Dieu» quant au sort des condamnés.
Farook Keramuth
Le père de Naseeb Keramuth, Farook Keramuth, se dit très remonté suivant le verdict du Conseil privé. «J’ai toujours dit qu’ils sont innocents. Je suis très triste mais aussi en colère car la justice ne fait pas son travail comme il le faut. Je ne comprends pas. Mo kit tou dan lamé bondié.»
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