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PME: Ananas Victoria renforce sa présence sur le marché européen
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PME: Ananas Victoria renforce sa présence sur le marché européen
Écoulant une grosse partie de sa production en Europe, Ananas Victoria a été en mesure de contenir l’impact de la baisse de l’euro. Pour avoir de nouveaux relais de croissance, elle envisage de diversifier ses marchés et de s’engager dans la transformation d’ananas en confiture et jus.
Chez les Proag, la culture d’ananas est dans les gènes. C’est dans les années ’50 que cette famille de cultivateurs se lance dans la production d’ananas dans le sud de l’île. À l’époque, la culture s’étalait sur une superficie de 25 arpents à Camp de Masque. En 1960, la superficie sous culture passe à 50 arpents et atteint son pic en 1990.
En 2005, c’est la naissance d’Ananas Victoria. La production se fait désormais sur une superficie de 150 arpents dans plusieurs régions : Camp de Masque, Rose-Belle, Queen Victoria et Argy. L’entreprise, qui compte aujourd’hui une cinquantaine de salariés, est gérée par Sudesh et Sanjay Proag. Quant à son usine, elle est entièrement automatisée. Soucieuse de respecter les exigences de sa clientèle locale et internationale, Ananas Victoria a investi dans des appareils technologiques et installé des entrepôts. Dans cette mouvance, elle a fait l’acquisition au coût de Rs 2,5 millions d’un appareil entièrement automatisé pour le lavage à forte pression des ananas. «Avec cet appareil, les ananas sont soigneusement nettoyés, lavés et dépoussiérés. Il est essentiel de mettre l’accent sur l’hygiène et de traiter rapidement les ananas car nos produits doivent respecter des normes de qualité et de fraîcheur», souligne Sudesh Proag.
La notion de fraîcheur est essentielle. Au niveau d’Ananas Victoria, l’on se fait un devoir de livrer les marchés européens dans les 24 heures à partir du moment de la récolte. En 2016, elle a exporté 400 tonnes en France, aux Pays-Bas et à Dubaï. L’ananas est vendu au prix unitaire de 1 euro. La période de pointe se situe entre les mois d’octobre et de décembre.
À Maurice, ce sont environ 400 à 500 tonnes d’ananas qui sont écoulées, notamment dans le circuit hôtelier et les grandes surfaces. Parmi ses clients, Ananas Victoria compte des hôtels des groupes Constance et Attitude, ainsi que Winner’s. À Maurice, le prix d’un ananas est normalement de Rs 30.
Globalement, le chiffre d’affaires de l’entreprise tourne autour de Rs 30 millions. Par ailleurs, dans un souci de traçabilité, les ananas sont soigneusement emballés dans des boîtes, lesquelles sont étiquetées. Quant à la distribution, elle est assurée par les bons soins de l’entreprise.
La production se fait sur 150 arpents
Pour doper sa croissance, Ananas Victoria table d’abord sur une stratégie de diversification géographique. Pour Sudesh Proag, compte tenu de la volatilité du marché européen, il est crucial de trouver de nouveaux marchés. La baisse de l’euro a été un coup dur. «Nous avons enregistré un manque à gagner de 5 % sur nos revenus. Nous avons signé des contrats avec nos clients et on ne peut revenir là-dessus», soutient-il. Ainsi, tout en consolidant le marché européen, l’entreprise lorgne d’autres pays, notamment le Danemark et la République tchèque.
Autre axe de développement : la transformation de 15-20 % de sa production d’ananas en confiture et jus. Ce développement nécessitera des investissements se chiffrant à plusieurs millions de roupies, précise Sudesh Proag. «Ce projet est encore à l’étude, mais nous sommes décidés à aller de l’avant», confie notre interlocuteur.
Opérant dans un environnement mondialisé, Ananas Victoria n’a d’autre autre que de proposer des produits à valeur ajoutée. Sur le marché européen, La Réunion et l’Afrique s’érigent comme de sérieuses concurrentes. Consciente des nouvelles réalités de la mondialisation, Ananas Victoria veut se donner les moyens de ses ambitions. Ainsi, afin d’augmenter sa superficie sous culture, l’entreprise a déjà engagé des pourparlers avec des propriétaires terriens.
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