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Les langoustes de monsieur Balloo
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Les langoustes de monsieur Balloo
Responsable informatique dans un collège la journée, Krish Balloo se transforme en pêcheur de langouste la nuit tombée. Il veut, dit-il, rendre ce crustacé accessible aux mauriciens.
Vous voulez déguster de la langouste ? À un prix «raisonnable», de préférence ? Krish Balloo pourrait exaucer votre souhait. Sur Facebook , il les vend à Rs 500 le demi-kilo. Le poids moyen est de 400 g. L’objectif de ce responsable informatique dans un collège : rendre accessible ce crustacés aux Mauriciens.
Une question, monsieur Balloo : comment ce prix de Rs 500 a-t-il été décidé ? Sachant que le plat de langouste est offert au prix moyen de Rs 2 500 dans les grands restaurants. En fait, c’est par accident, révèle-t-il. Un jour, sa fille de 11 ans, Khushi, ayant constaté qu’il est rentré avec une bonne prise, en informe sa «nani» (grand-mère maternelle) par le biais de Facebook . Et pour s’amuser, elle lui en offre à Rs 500 la livre !
Or il s’avère que Khushi avait envoyé le message à partir du compte Facebook de son papa. En prenant connaissance de ce message, les nombreux amis de Krish Balloo ont aussitôt saisi l’aubaine et placé des commandes.
Prise exceptionnelle
L’homme décide alors de maintenir le prix annoncé par sa fille. Pas question pour lui d’en faire un commerce à tout prix. Sa satisfaction, dit-il, est de donner l’occasion aux Mauriciens d’avoir accès à un produit qui trouve autrement le chemin des hôtels et des restaurants.
Et quelle a été sa plus grosse prise? Celle-ci est survenue lors d’une «soirée exceptionnelle» à Poste-Lafayette. C’était un soir de pleine lune et la mer était totalement calme. Les langoustes avaient alors afflué sur le récif. Quelque 350 furent capturées pour un poids total de 150 kg. En fait, poursuit Krish Balloo, en temps de clair de lune, les langoustes sont plus faciles à capturer.
Dites, monsieur Balloo, cette passion pour les langoustes, elle remonte à quand ? À 42 ans, il raconte que déjà dans son enfance à La Flora, il était passionné d’anguilles et de camarons. À bicyclette, il se rendait aux rivières et plans d’eau qui se trouvent dans la région. Adulte, il trouve de l’emploi au New Educational College de Bel-Air-Rivière-Sèche. À partir de ce moment, il oublie les camarons des rivières et part à la découverte des langoustes – que les Mauriciens appellent à tort «homards».
Stocks en baisse
Après s’être installé dans l’Est, c’est un tout autre monde qu’il savoure sur les brisants des lagons mais aussi les profondeurs de la mer. La langouste devient sa passion. La pêche se pratique normalement de 17 heures à 22 heures.
Une partie est livrée aux hôtels. Parfois, Krish Balloo reçoit des commandes «exceptionnelles». Comme celle de cet étranger se mariant avec faste à Maurice et qui a décidé d’offrir une langouste grillée à chacun de ses 50 invités. L’argent n’était pas un problème pour cet étranger, mais trouver le stock, si.
En effet, déplore Krish Balloo, les stocks de langoustes du pays n’ont cessé de diminuer. Il craint d’ailleurs que dans 50 ans, ce crustacé aura disparu.
Grillé, c’est le best
Il existe trois types de langouste à Maurice : le vert, le rouge et le «canal». C’est la verte qui domine à Maurice. Le homard est pêché délicatement à la main car toute blessure à la carapace ou aux pattes dégrade la qualité du produit. La pêche au harpon ou au fusil sous-marin est d’ailleurs interdite.
Selon une méthode traditionnelle, la langouste vivante ayant conservé l’intégrité de sa carapace est subitement plongée dans de l’eau bouillante afin d’en «saisir» la chair et faciliter le dépeçage. Au dire de Krish Balloo, le homard est mieux consommé grillé.
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