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Astrid Dalais: «Port-Louis a besoin d’oxygène»

25 mai 2017, 13:28

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Astrid Dalais: «Port-Louis a besoin d’oxygène»

Porlwi by Light devient cette année Porlwi by Nature. C’est juste un changement de thème ou c’est plus profond ?
C’est une belle évolution. Chaque année, on s’est attaché à un thème concernant la régénération de la ville. La nature est vitale, la survie de l’humain en dépend. La nature aurait pu être plus présente dans la ville. Nous avons estimé que nous sommes à 16 mètres carrés d’espace vert par habitant à Port-Louis.

D’où vient ce chiffre ?
D’une étude que nous avons réalisée grâce à un logiciel nommé High tree canopy, qui permet de mesurer les espaces verts dans la ville. Nous avons délimité un périmètre allant du centre-ville au début de la montagne des Signaux en passant par la Citadelle. Nous sommes à environ 16 m2 par habitant alors que généralement les experts dans le monde demandent 35 m2 d’espaces verts par habitant.

Moins de la moitié...
Il y a de quoi rajouter des espaces verts. Il y a 200 ans, une loi obligeait chaque maison à planter des arbres fruitiers. Elle n’existe plus.

«Ce n’est pas seulement montrer l’importance de la nature dans la ville mais aussi l’importance de la nature dans la vie»

Hormis les arbres fruitiers, vous avez trouvé beaucoup de nature dans Port-Louis ?
Port-Louis a besoin d’oxygène. Toutes sortes de projets vont dans ce sens, comme fleurir les balcons, des jardins communautaires, des murs végétaux, des balades dans la ville. Mais le plus important est d’intégrer la ville au cœur de sa nature.

Porlwi est un festival de culture contemporaine. La régénération de la ville passe aussi par la culture. Après les deux premières éditions du festival, une vraie conversation s’est engagée autour de la ville, avec des volontés du public et du privé d’améliorer des espaces. Ce sujet est au cœur du débat et nous lui donnons une impulsion artistique.

Ce n’est pas seulement montrer l’importance de la nature dans la ville mais aussi l’importance de la nature dans la vie. On va parler de la nature de manière très large. Les artistes pourront s’exprimer autant sur l’infiniment petit que sur l’infiniment grand.

La première édition de Porlwi by Light a eu lieu en 2015. 

 

Il n’y aura plus d’illuminations ?
Il y aura des créations de lumière sur le parcours, mais il sera moins grand. Les sites seront différents.

Lesquels avez-vous choisis ?
Nous les révélerons dans quelque temps. La nouveauté c’est que le festival passe de trois à cinq jours, du 29 novembre au 3 décembre, avec plus d’activités en journée. Cette année on lance aussi un programme spécial jeune public de moins de 12 ans.

«L’impact est tellement important que des sponsors veulent nous suivre dans le long terme»

Le choix de la nature a-t-il aussi été orienté par la polémique autour de la démarche du festival qui n’aurait pas été durable à cause de sa consommation d’électricité ?
Depuis le départ, nous encourageons l’utilisation d’ampoules LED. Mais Porlwi reste un festival de culture contemporaine. Il n’est pas un festival écologique, mais il met en place des actions pour réduire les déchets à la source, pour recycler. Nous nous améliorons, par exemple en incitant les artistes à aller vers l’énergie verte.

Sans budget, pas de festival. A-t-il été simple de convaincre les sponsors pour la troisième année consécutive ?
Les partenaires publics et privés ont vu l’impact du festival à plusieurs niveaux. Culturel d’abord : 500 artistes ont travaillé sur les deux ans. Nous avons eu 25 % plus de festivaliers que l’année précédente. Il a aussi un impact social et économique, touristique. Des touristes viennent spécialement. L’impact est tellement important que des sponsors veulent nous suivre dans le long terme. 90 % des partenaires ont exprimé leur souhait de continuer.

En décembre 2016, la capitale s’était illuminée pendant le festival Porlwi by Light.

 

Quel est le budget de l’édition 2017 ?
Je ne peux pas répondre, car le festival est toujours en construction.

Cela tournera autour de Rs 30 millions à Rs 40 millions ?
Je ne peux répondre. Ce sera un budget moins important que celui de l’an dernier

Il a été question de déplacer le festival de décembre à mars, pour les 50 ans de l’Indépendance.
Que ce soit au niveau du gouvernement ou du festival, nous pensons que les célébrations des 50 ans de l’Indépendance sont un événement à part entière. Nous avons préféré que Porlwi by Nature soit l’un des événements menant aux célébrations de l’Indépendance plutôt que d’être la célébration de l’Indépendance