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Un élève suspendu pour avoir aidé son ami victime de racket au collège
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Un élève suspendu pour avoir aidé son ami victime de racket au collège
Il a été suspendu pour deux jours après avoir aidé à dévoiler un cas de racket (extorsion d’argent par intimidation et violence). Lui, c’est Sanjay*, un élève de Grade 7, dans un collège d’État du Sud. On lui reproche d’avoir utilisé son téléphone portable pour filmer l’agression d’un camarade. Celui-ci se faisait tabasser par deux jeunes en classe. L’express avait révélé ce cas le 16 mai.
Au ministère de l’Éducation, on apprend qu’un comité disciplinaire qui s’est réuni mardi 23 mai a conduit au renvoi temporaire des deux agresseurs. Mercredi 24 mai, le comité a décidé de suspendre Sanjay pour avoir utilisé son portable en classe. Son père Nanda* est dans tous ses états. «C’est incroyable! Mon fils a aidé à dénoncer un cas de victimisation, et on s’en prend à lui. Il se peut que, selon les règlements l’utilisation du téléphone portable ne soit pas permise. Mais il l’a fait pour une bonne cause. C’est injuste qu’on lui colle une suspension !»
Menaces alléguées
Pour sa part, le recteur accuse Nanda de l’avoir menacé après la suspension de Sanjay. Il aurait alerté la zone d’éducation concernée, où on lui a conseillé de porter plainte à la police par mesure de précaution (Precautionary Measure). Il s’est rendu au poste de Rivière-des-Anguilles en ce sens mercredi 24 mai dans l’après-midi. Sollicité, Nanda dément les allégations du recteur. «Bien au contraire, je l’ai appelé à plusieurs reprises. En vain.»
Aurait-il encouragé son fils à filmer la scène ? Nanda ne dément pas. «Quelques semaines plus tôt, mon fils m’a parlé de son ami qui se faisait battre, tout comme lui. J’ai attiré l’attention du recteur sur ce problème. Mais il a fait la sourde oreille. J’ai alors dit à mon fils de filmer si jamais l’agression se reproduisait. C’était le seul moyen d’avoir une preuve.»
Rita Venkatasmy déplore la démarche du collège
Si, au ministère, on affirme que Sanjay n’a, lui, jamais été victime d’agression, Nanda dit le contraire. Nous avons parlé à Sanjay, qui répète qu’il a aussi été une victime des deux élèves, «pour de l’argent».
Sollicitée, l’Ombudsperson for Children, Rita Venkatasmy, déplore la démarche du collège. «Il ne s’agit pas d’un cas de mauvaise utilisation du cellulaire. Peut-être que c’était le seul moyen dont disposait l’enfant pour démontrer le malheur qui frappe son camarade de classe. C’est difficile sinon en l’absence de preuves. Quel message sont-ils en train d’envoyer aux enfants ? Qu’il faut rester tranquille face à de telles situations ? Ce, alors qu’on encourage les enfants à dénoncer le bullying.»
*prénoms modifiés
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