Morts suspectes, accusations de brutalité policière et de méthodes trop drastiques lors des interrogatoires… La force policière a décidé de remédier à une situation qui dure depuis des années. Ce, en installant des cameras CCTV dans tous les postes de police du pays. En effet, un appel d’offres a été lancé, mercredi, pour équiper 78 postes pendant cinq ans. 

Ainsi, 721 caméras seront activées dans ces bâtiments 24 heures sur 24. Il nous revient que l’administration de la police tente d’être plus transparente quant à la gestion des cas de crimes et veut pouvoir prévenir des cas de suicide ou de brutalité. Notamment après le décès du constable Arvind Hurrychurn dans des circonstances troubles, au Moka Detention Centre, en novembre dernier. Il avait été arrêté pour une affaire de drogue. Iqbal Toofany a, quant à lui, succombé à ses blessures après avoir été tabassé au poste de police de Rivière-Noire en mars 2015. 

Ce sont des cameras CCTV de type mini-dôme qui seront installées dans les cellules mais également dans les angles morts devant ces cellules. Les salles d’interrogatoire seront, elles aussi, équipées de caméras avec option audio, alors que les cours des postes de police auront droit à des appareils bullet pour capturer des images dans des endroits spécifiques. 

Selon le document d’appel d’offres, toutes les images seront disponibles pour une durée de cinq jours et les caméras devront être opérationnelles 24/7. De plus, si les caméras ne fonctionnent pas comme il se doit, le soumissionnaire pourrait faire face à des pénalités.

Du côté de la Metropolitan Division, à Port-Louis Nord et Port-Louis Sud, on compte 13 postes de police qui seront dotés de 34 caméras dans les cellules, 32 dans les salles d’interrogatoire et 32 dans les cours. Quant à la Northern Division, elle sera équipée de 128 caméras réparties dans ses 14  postes de police. 

La Southern Division verra, elle, l’installation de 149 caméras dans ses 17 postes réparties dans le nord du pays, y compris au poste de police de Piton, où se trouve le siege de la Northern Division. L’Eastern Division et la Western Division seront, pour leur part, dotées de 101 et 155 caméras CCTV respectivement. Dans le Centre, le poste de police de l’hôpital Victoria sera équipé de caméras. La division des hautes Plaines- Wilhems n’a que 81 caméras dans ses 15 postes de police.

Ce projet ne concerne pas Rodrigues, la Criminal Investigation Division, le Central Criminal Investigation Department, la Major Crime Investigation Team, l’ADSU et d’autres unités spécialisées. 

En ce qui concerne les spécificités techniques, la police cherche à avoir des caméras pouvant offrir une résolution d’images de 1280 x 1024 pixels ou de 1920 x 1080 pixels. La caméra doit être au moins de deux mégapixels avec vision nocturne. Tous les postes auront une salle de contrôle avec un écran de 32 pouces pour voir toutes les images en temps réel. 

Les soumissionnaires ont jusqu’au 19 juillet pour se manifester. Ceux intéressés peuvent se rendre aux postes selon un calendrier qui débute début juin. Ces visites sont obligatoires pour l’identificaion des salles dans lesquelles ces caméras seront installées.

<p>La Police Officers Soldarity Union (POSU) se dit en faveur de la mise en place de caméras de surveillance dans les postes de police. <em>&laquo;Tant que les caméras se trouvent uniquement dans le &laquo;Charge Room&raquo; où les policiers sont en contact avec le public&raquo;</em>, fait valoir l&rsquo;inspecteur Jayall Boojhawon, président de la POSU à <em>&laquo;l&rsquo;express&raquo;</em>. Selon lui, les caméras auront une présence dissuasive pour le public comme pour les policiers. <em>&laquo;Cela évitera les allégations malicieuses et injustifiées contre la police. Mais les caméras ne doivent pas être placées de façon à empiéter sur le bon fonctionnement &nbsp;des procédures quotidiennes des postes de police&raquo;</em>, a-t-il déclaré. Selon le président de la POSU, il faut aussi trouver des fonds pour rénover les postes de police à travers l&rsquo;île. Certains, comme celui de Moka, sont dans des états pitoyables.</p>