Publicité

Fête des mères: mamans avant tout

28 mai 2017, 02:29

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Fête des mères: mamans avant tout

Elles sont au taquet malgré leur handicap. Celui-ci n’est d’ailleurs pas un frein à l’amour qu’elles vouent à leurs enfants. En marge de la fête des mères, célébrée dimanche, rencontre avec Jacqueline et Sheila…

Vieux Grand Port. Les rayons du soleil baignent une maison qui se trouve à quelques mètres de la mer. «J’habite dans une maison pied dans l’eau», dit en riant Jacqueline Khadhun, 73 ans. Son allée, qui mène vers la porte d’entrée, est jonchée de fleurs de toutes les couleurs. C’est son petit plaisir de prendre soin de ses fleurs. 

À l’intérieur, trônent non seulement ses nombreux trophées de sportive mais aussi des photos d’elle avec sa mère. Et, surtout, avec sa fille. «Elle s’appelle Sabrina», confie Jacqueline, le sourire aux lèvres. Sabrina n’est pas sa fille biologique. «Je l’ai adoptée quand elle n’avait que 40 jours.» 

Jacqueline reconnaît que ce n’est pas facile d’élever un enfant qui n’est pas le sien. La veille de l’adoption, la mère biologique de Sabrina est tombée gravement malade. «Elle a été admise à l’hôpital. Bien que je sois en fauteuil roulant, je suis allée la voir.» 

Son handicap, dit Jacqueline, ne l’a jamais empêchée de profiter de la vie. Elle n’a jamais baissé les bras. Et lorsque son cœur a fondu devant le joli minois de Sabrina, elle n’a pas hésité une seconde à la recueillir. «Sa mère rencontrerait des obstacles pour faire tourner la maison.» Depuis, «elle est devenue mon plus grand trésor». 

Jacqueline dit, au passage, avoir eu le soutien de Caritas et aussi des gens qui habitaient sur la propriété sucrière pour laquelle travaillait sa mère. «Je me souviens encore de Madame Galet. Elle était l’une des patronnes de la propriété. Elle m’a offert un berceau pour la petite.» 

Sabrina, raconte-t-elle fièrement, a toujours été une enfant obéissante. Et a toujours témoigné  d’un amour sans faille à Jacqueline. «Elle a toujours su que je n’étais pas sa mère biologique. Elle m’a toujours appelé marraine. Mais elle dit haut et fort à tous ceux qui veulent l’entendre que je suis sa maman…» 

Devant prendre soin de sa fille et de sa mère également, Jacqueline commence à travailler à l’usine de textile Mahébourg. Sabrina l’y rejoint quelques années après, à l’âge de 16 ans. Elle avait au préalable arrêté ses études après le Certificate of Primary Education. «Elle voulait m’aider.» 

À 25 ans, Sabrina découvre le grand amour et quitte le toit familial pour voler de ses propres ailes. «Elle s’est mariée mais le lien qui nous unit est resté le même. Elle reste ma fille et moi sa mère.» 

Aujourd’hui, Sabrina a 47 ans. Et d’ici peu, elle deviendra grand-mère. Ce qui fera de Jacqueline une arrière-grand-mère. De quoi la rendre très fière. «Malgré toutes ces années, elle m’est très reconnaissante. Et son amour est le plus beau cadeau qu’elle puisse m’offrir.»

Mamie sportive

<div style="text-align:center">
	<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/img_1123.jpg" width="620" />
		<figcaption></figcaption>
	</figure>
</div>

<p>Son handicap ne l&rsquo;a jamais freinée, bien au contraire. Et Jacqueline continue à pratiquer des activités sportives. <em>&laquo;J&rsquo;ai fait beaucoup de sports et je continue à en faire.&raquo;</em> En effet, elle s&rsquo;est lancée dans le basket sur fauteuil, dans la pétanque, les lancers pour finalement trouver son bonheur, depuis quelque temps, en jouant au tennis. <em>&laquo;Depuis 10 ans, je pratique ce sport.&raquo; </em>Elle se maintient en forme pour rester au contact non seulement des handisportifs mais aussi des enfants et bientôt de ses petits-enfants qui vont arriver.</p>

Sheila Seetaram: les couleurs de l’amour

<div style="text-align:center">
	<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/cover_story.jpg" width="620" />
		<figcaption></figcaption>
	</figure>
</div>

<p>La timide Sheila Seetaram sourit lorsque la Fête des mères est évoquée. Elle sait que ses fils, âgés de 8 et 12 ans, vont encore lui faire une belle surprise. <em>&laquo;Chaque année, les présents qu&rsquo;ils m&rsquo;offrent sont de plus en plus beaux. Du coup, je ne peux jamais dire quel a été le plus beau cadeau qu&rsquo;ils m&rsquo;ont offert.&raquo;</em>&nbsp;</p>

<p><em>&laquo;Quand je passe près de leur chambre, je les entends chuchoter, confie-t-elle. Toutefois, pour ne pas gâcher leur surprise, je joue à celle qui n&rsquo;entend rien. Je sais qu&rsquo;ils vont beaucoup s&rsquo;appliquer pour me faire plaisir.&raquo;</em> Elle soupçonne que ses enfants vont lui offrir <em>&laquo;une belle carte&raquo;.&nbsp;</em></p>

<p>Cette carte, Sheila ne pourra pas la voir. Elle est aveugle depuis petite. Mais elle a une certitude: c&rsquo;est avec le plus de soin et d&rsquo;amour possibles que ses fils la réaliseront.<em> &laquo;L&rsquo;amour que je ressens lors de cette fête est immense.&raquo;</em> Et, à cet instant, même sans les voir, elle sait que ses deux <em>&laquo;trésors&raquo; </em>ne l&rsquo;abandonneront jamais&hellip;&nbsp;</p>

<p>Ses enfants, poursuit-elle, sont sa<em> &laquo;raison de vivre&raquo;</em>. Et lorsque nous la rencontrons à Curepipe, au centre Lizié dans la main, elle s&rsquo;apprête à les retrouver après une journée de travail. Sheila est enseignante de braille. C&rsquo;est toute jeune qu&rsquo;elle perd la vue. <em>&laquo;Je ne voyais plus le tableau.&raquo;</em> Refusant de se morfondre, elle apprend le braille. <em>&laquo;J&rsquo;ai fait mon apprentissage au Centre Loïs Lagesse.&raquo;</em> Toute sa scolarité, elle la fera en braille. <em>&laquo;Cela n&rsquo;a pas été facile. Mais j&rsquo;ai persévéré.&raquo;&nbsp;</em></p>

<p>Sa passion pour l&rsquo;éducation, elle a voulu la partager avec d&rsquo;autres aveugles et mal voyants. Ainsi, ses études secondaires terminées, elle s&rsquo;engage auprès de Lizié dan la main. Sheila y enseigne le braille aussi bien à des enfants qu&rsquo;aux adultes.<em> &laquo;Il faut beaucoup de patience pour enseigner. Mes élèves sont âgés de trois ans à monter.&raquo;</em> L&rsquo;élève le plus âgé à 50 ans.&nbsp;</p>

<p><em>&laquo;Il faut prendre chaque personne individuellement. Et, par moments, ce n&rsquo;est pas facile. Mais il faut tous les encadrer.&raquo; </em>Ce monde, confie-t-elle, peut être dur pour ceux qui n&rsquo;y sont pas préparés.&nbsp;</p>