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Fille-mère, maman avant tout

28 mai 2017, 23:01

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Fille-mère, maman avant tout

«J’ai des projets plein la tête pour les dix prochaines années», confie la jeune femme, débordant d’énergie. Elle, c’est Karine Monneron. A la voir ainsi, on a l’impression que tout lui réussit. Elle travaille depuis deux ans maintenant au sein d’une agence de recrutement. Un job qui lui procure non seulement de la satisfaction personnelle mais aussi une stabilité financière. Chose primordiale qu’elle n’avait pas quand elle devenue maman, alors qu’elle n’était encore qu’une ado…

Flashback. Karine a toujours été débrouillarde. À 15 ans, elle fait ses premiers pas dans le monde du travail, en tant que télé-agent. Elle alterne alors boulot et études. «Après l’école je courais pour aller bosser jusqu’à 21 ou 22 heures», confie-t-elle, non sans fierté. Depuis, elle n’a pas arrêté. Même à 18 ans, même à 8 mois de grossesse…

Alors qu’elle est encore à l’école, elle décide de quitter le toit familial. Des conflits avec les parents ? «Non, on s’entend très bien avec ma mère. Je vivais simplement dans une bulle, je pensais réussir tout ce que j’allais entreprendre. Je pensais devoir prouver au monde que j’allais y arriver et rapidement», affirme Karine.

Les choses se compliquent alors, à commencer par les études. «J’adorais l’école. J’étais douée, je n’ai jamais redoublé de classe. Il était essentiel pour moi de montrer que ce n’est pas parce que j’aimais sortir, aller au ciné avec les copains, que je ne travaillais pas pour autant.» Pourquoi avoir abandonné alors ? Question difficile pour la jeune femme. Les souvenirs amers remontent à la surface. «A l’école, on me critiquait, on critiquait mon choix de vie. Une ado qui vit dans son propre studio avec son copain, qui tombe enceinte, ce n’est pas l’image qu’on veut projeter, l’exemple qu’on veut donner aux jeunes.» Karine perd alors confiance en elle. Elle s’en va, pour ne pas se laisser abattre, dit-elle

Contrairement à beaucoup de filles-mères, Karine peut alors compter sur le soutien de son amoureux. «Quand on a su que j’étais enceinte, on a tous deux voulu garder ce bébé, la question se posait même pas. C’est à deux on a fait face aux préjugés et aux critiques.» Et d’ajouter : «Avec un bébé à tout juste 18 ans, on réalise que chaque chose qu’on entreprend demande maturité et patience. Nous travaillons dur, Christopher et moi, même si on est aujourd’hui séparés, pour que notre fille ne manque de rien.» D’ailleurs, trois mois après la naissance d’Amalya, Karine était de retour au boulot. Cette fois-ci en tant qu’hôtesse pour Gold Models, le temps de quelques mois.

Aujourd’hui, la jeune maman de 21 ans et son «trésor» occupent un appartement, à Moka. «On a connu des hauts et des bas mais désormais, nous sommes heureuses.» A coups de sacrifices et de persévérance, elle est venue à bout des obstacles, des préjugés.

En ce dimanche, elle célèbrera la Fête des mères, la joie de vivre et le bonheur.