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Gino Alfred, président du Agalega Island Council: «Il faudrait qu’il y ait un représentant agaléen au Parlement»

29 mai 2017, 12:41

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Gino Alfred, président du Agalega Island Council: «Il faudrait qu’il y ait un représentant agaléen au Parlement»

C’est la deuxième fois que vous occupez le poste de président de l’Agalega Island Council, quels sont vos sentiments ?

C’est une grande fierté pour le peuple agaléen. C’est la première fois qu’il y a eu ces élections à Agalega, le 25 mai. J’ai été élu par le peuple et pour le peuple.

Ces derniers temps, les articles de presse parlent beaucoup de l’Inde et de son intérêt pour Agalega. Quel sont les sentiments dans l’île à ce sujet ?

Ce que nous lisons dans la presse n’est guère rassurant. Les Agaléens ont toujours exprimé leur frayeur à ce sujet. Nous ne voulons pas être un second Chagos. Bien sûr, des accords sont signés entre les gouvernements et il y a une certaine clause de confidentialité, mais nous voulons savoir ce que passe en ce qui concerne notre île. Les Agaléens veulent savoir si Maurice cédera Agalega à la Grande péninsule. Malgré l’assurance donnée par le ministre des Collectivités locales, Mahen Jhugroo, les habitants de l’île vivent dans la peur.

On parle de la construction d’une jetée et d’une piste d’atterrissage à Agalega. L’île a-t-elle besoin de ces projets ?

Construire une jetée peut s’avérer très dangereux à Agalega. Il y a de l’érosion autour de l’île. Il faut une étude avant d’entamer un projet de construction. De plus, il faudra délocaliser les habitants si l’on va de l’avant avec le projet. Où iront-ils ? Il faudra les préparer à un tel changement, les informer mais surtout leur demander leur avis. Il y a dix ans, j’avais proposé le bateau roll on roll off, au lieu de la jetée.

Quant à la piste d’atterrissage, elle peut accueillir un avion ATR 72. Mais qu’en est-il de la construction d’une caserne de pompiers et d’un passenger terminal ? Puis, va-t-on respecter le cachet naturel de l’île ? Il faut qu’il y ait une discussion avant d’entamer ces projets de développement.

Je suggère une round table et un white paper pour Agalega pour les prochaines dix années. Il n’y a aucune urgence pour la piste d’atterrissage. Ce qui est urgent, -c’est le bon fonctionnement de notre hôpital, pour que les femmes  puissent accoucher dans l’île. Je pense qu’il faut ouvrir l’île aux citoyens mauriciens et rodriguais pour peupler Agalega.

Il faudrait, un jour, un représentant agaléen au Parlement. Cela peut prendre dix à 20 ans. Je pense qu’il faut amender ou fusionner l’Agalega Council Act et l’Outer Islands Development Corporation pour permettre aux habitants de l’île de prendre part au développement de leur pays.

Agalega fait face à beaucoup de difficultés, parfois il n’y a pas de légumes ou même de yaourt pour les enfants. Mais je vous garantis que des boissons alcoolisées sont bien présentes 24/7. C’est une situation bien triste. Et il est temps de mettre la politique de côté et de travailler ensemble dans l’intérêt d’Agalega.