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Shaheen Saliamohamed: sourire à la vie

29 mai 2017, 22:56

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Shaheen Saliamohamed: sourire à la vie

Le sourire de Shaheen Saliamohamed est teinté tantôt d’éclairs d’inquiétude, tantôt d’expressions de lassitude, mais aussi illuminé par une douce rêverie. Immuablement, il ne quitte pas son visage fluet durant notre entretien au Baraka Cirq, à Coromandel. Maman comblée d’un Ilan-Noach âgé de sept petits mois, la directrice de l’école des métiers du cirque jongle avec ses cours de danses aériennes, de yoga, la gestion de Baraka Cirq avec son cofondateur, Nicolas Ormazabal, sa nouvelle responsabilité de mère et sa vie de famille. Un exercice d’équilibriste que la trapéziste nous narre avec un sourire à toute épreuve.

Elle arrive à ses cours de danses aériennes cet après-midi- là avec Ilan-Noach. Voilà sept mois qu’elle a accouché de ce garçon jovial. Ses grands-parents maternels qui le gardent depuis ses trois mois pendant que Shaheen dispense ses leçons de trapèze l’après-midi sont actuellement en voyage. Donc, Super maman l’embarque avec elle pour ses classes au Baraka Cirq. Habitué des lieux, Ilan-Noach a assisté aux classes, nous racontela cofondatrice et directrice, durant les deux premiers mois de sa vie jusqu’à la diversification de son alimentation lactée à trois mois. Depuis, le petit mignon a été confié aux grands-parents les après-midi quand sa maman anime ses classes.

Le dimanche matin, pour assurer ses cours de yoga à Coromandel, Shaheen le confie au papa, Sharon Jugl. «Sinon je passe mes journées avec mon fils quand je ne donne pas des cours. Nous sommes des cosleepers ; impossible de le faire dormir seul dans son berceau», indique notre interlocutrice.

Etre mêlé dès les premiers jours de sa vie à la bande de jeunes élèves de Shaheen, Ilan-Noach est devenu, au dire de sa mère, «très sociable». D’ailleurs, il nous esquisse des sourires craquants pendant que sa mère répond à nos questions en le tenant. Il en fait également à l’une des élèves qui fait du trapèze, qui lui donne un petit coup de pouce, en lui donnant son biberon.

Équipée d’un sac de maternité et d’une poussette, elle prodiguera sa leçon sous l’oeil amusé d’Ilan-Noach. Malgré l’apparente souplesse de cet exercice de jonglerie, entre sa fonction de mère et de professeur, et son sourire doux et persistant, la mutation au statut de maman n’a pas été de tout repos, nous relate la jeune maman.

Une nouvelle étape de la vie

«J’ai travaillé jusqu’à la veille de mon accouchement. J’ai appelé pour dire : je commence à avoir des contractions, et je ne pense pas pouvoir venir. Au vu des disciplines physiques que je pratique, j’étais convaincue que j’allais accoucher normalement. J’ai eu droit finalement à une césarienne compliquée. Des parties de mon corps étaient boursouflées par des retentions d’eau. Après deux semaines, j’allais mieux, à part un petit ventre. J’avais presque retrouvé ma forme d’avant», relate-t-elle. Très vite, elle reprend ses cours. Elle est cependant limitée, à cause des complications liées à son accouchement, pour effectuer les exercices habituels, pour grimper le long des rubans. L’appel à retrouver sa classe, ses élèves étant plus forte.

Cette maternité a redessiné ses ambitions futures. Elle qui voulait faire mille choses, dont un spectacle avec les enfants, nous dit-elle, envisage seulement pour l’heure de consolider et d’affiner son approche pédagogique pour être une meilleure instructrice.

Comme l’a été l’appel à retourner à ses racines plus de quatre ans plus tôt, après dix ans à l’étranger à passer du Chili à l’Israël, d’Italie à l’Inde, en passant par le Mexique, pour affiner ses compétences en danses aériennes, en yoga.

«Quand on est jeune, on ne pense pas forcément à nos parents, aux concessions faites pour nous assurer de nous épanouir et de progresser dans la vie. À un moment, on y pense. Cela m’est arrivé pendant que j’étais au Mexique. Je me suis dit que je voulais aussi être là pour eux, bien que pour l’heure ils soient actifs et dynamiques. Je voulais rentrer et commencer une nouvelle étape de ma vie.»