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Trafic de drogue: Kistnah met au tapis l’ex-judoka John Nanon
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Trafic de drogue: Kistnah met au tapis l’ex-judoka John Nanon
Comment a-t-il pu tomber aussi bas ? Cette question taraude les proches de John Nanon ainsi que la communauté sportive. Mercredi, l’ancien judoka, qui a défendu les couleurs du pays à plusieurs reprises, a été arrêté dans le cadre de l’enquête sur l’importation de 157 kilos d’héroïne (voir encadré). Selon des recoupements, il travaillait pour Navind Kistnah depuis quelque temps déjà.
Pourtant, le jeune homme de 26 ans semblait destiné à un avenir prometteur. «On ne s’attendait vraiment pas à cela de sa part», confie un proche. Le jeune homme a débuté très tôt dans le monde du tatami, confie un proche. Faisant ses débuts au sein du Club de Pointe-aux-Sables. «Il était doué et il a rejoint, par la suite, le centre national de formation qui s’entraînait au collège Royal de Port-Louis.»
John Nanon progresse et intègre rapidement la sélection nationale. Au niveau national, il a été un habitué des deuxièmes et troisièmes places chez les moins de 66 kilos. «Il a aussi eu l’occasion de concourir pour la sélection nationale lors des compétitions régionales, notamment à la Réunion et aux Seychelles en 2011, lors des Jeux des îles. Il avait décroché la médaille de bronze», poursuit notre interlocuteur.
Il se blesse toutefois en 2013. Et ce n’est qu’un an plus tard qu’il reprendra la compétition. Après 2014, il s’est tourné vers les mixed martial arts.
Sauf que, ces derniers temps, révèle un de ses proches, «il s’est entouré d’amis peu fiables». L’on apprend qu’il était employé par la compagnie gérée par Navind Kistnah. «L’appât du gain a peut-être été le plus fort…»
Ces sportifs déchus
John Nanon vient rejoindre les rangs peu glorieux d’anciens sportifs qui ont touché le fond. Arnaud Casquette, par exemple, est depuis quelque temps abonné à la rubrique faits divers. Pourtant, il y a encore à peine quelques années, il figurait, aux côtés de Stephan Buckland et d’Eric Milazar, sur la liste des mondiaux.
La vie d’Arnaud Casquette a basculé après son contrôle positif au cannabis, à l’issue du test antidopage survenu lors des Jeux de la Francophonie de 2005, à Niamey, au Niger. Déchu du triple saut, il a fait divers petits boulots avant de se retrouver devant la justice pour vols et divers délit de drogue. Sa dernière arrestation remonte au 24 mars. Il avait en sa possession un sac contenant des équipements électroniques d’une valeur de Rs 150 000.
La carrière de Joseph Kingsley Leopold, considéré comme l’un des meilleurs gardiens de sa génération, a également connu un frein. Le 27 septembre 2016, les officiers de la brigade antidrogue saisissaient de l’héroïne au domicile du portier de l’ASPL 2000, à Batterie-Cassée, Roche-Bois. En l’occurrence 22 doses d’héroïne, d’une valeur marchande de Rs 25 000, ainsi qu’un gramme de cette même drogue.
L’ancien kickboxeur Shyam Seebaluck est, lui, aussi tombé de haut. En 2001, il ramenait une médaille de bronze lors des Championnats du monde. De grands espoirs étaient fondés sur le jeune homme qu’il était à l’époque.
Trois ans après, tout bascule. En 2004, alors qu’il changeait de discipline pour se consacrer à la boxe anglaise, Shyam Seebaluck et son père son arrêtés. Ils avaient tenté de vendre 20g d’héroïne, d’une valeur de Rs 200 000, à deux policiers de l’ADSU. Il est condamné à trois ans de prison. En 2009, nouvelle arrestation. Shyam Seebaluck est accusé d’extorsion. Trois ans après, il détrousse une ressortissante chinoise dans la région de Moka. Ce n’est pas tout. En 2015, il attaque une boutique à Mahebourg.
Autre kickboxeur déchu, Raoul Angelo Thomas. En décembre 2015, suivant la saisie de 23 boulettes d’héroïne, d’une valeur totale de Rs 6,63 millions, dans une maison à Ste-Croix, il est arrêté. Son domicile est perquisitionné. Les limiers de la brigade antidrogue y trouveront Rs 37 000.
Christopher Perle : «On ne peut les blâmer… »
«Il faut savoir préserver sa réputation et donner le bon exemple aux jeunes.» Et pour Christopher Perle, cela passe nécessairement par un meilleur encadrement des sportifs.
«Nous avons défendu les couleurs de notre pays pendant plusieurs années et après nous n’obtenons rien en retour. Il ne faut pas blâmer tous ceux qui après leur carrière tombent dans toutes sortes de fléaux.» Cela n’empêche pas, précise Christopher Perle, que les sportifs doivent également prendre conscience du rôle qu’ils ont à jouer pendant et après leur carrière.
Cette ancienne gloire du foot mauricien a lui dû batailler dur à la fin de sa carrière. Celui qui a évolué dans plusieurs clubs étrangers, notamment en Allemagne, à la Réunion et aux Seychelles a exercé comme jardinier, maçon…
«J’ai persévéré et comme j’avais aussi ma réputation à défendre, je n’ai pas baissé les bras.» Et, finalement, il a été nommé entraîneur des jeunes pousses de Curepipe. C’est ce qu’il voulait depuis des années. Christopher Perle dit avoir eu de la chance. «C’est le directeur technique national, Sebastien Sirot, et son adjoint, Jonathan Bru, qui m’ont approché et m’ont demandé d’aider ces enfants. Et je suis heureux de partager toutes mes connaissances avec eux.»
Entouré de ces jeunes âgés entre 10 et 13 ans, l’ancienne vedette de l’équipe allemande de Paderborn a retrouvé sa joie de vivre. «Je suis heureux d’avoir réussi le cours organisé par le DTN et d’être employé par le ministère pour faire avancer le sport roi. Grâce à ce cours, je peux même me relancer de nouveau dans le foot.»
Deux accusations retenues contre lui
<p>Les limiers de la <em>Flying Squad</em> de l’<em>Anti Drug and Smuggling Unit</em> étaient sur sa piste depuis une semaine. Et mercredi, John Nanon s’est présenté de son propre chef aux Casernes centrales. Il est accusé provisoirement de trafic de drogue et de blanchiment d’argent. Au préalable, les officiers avaient effectué une perquisition à son domicile, à Pointe-aux-Sables. Ils y ont saisi cinq grammes d’héroïne et Rs 1,2 million, ainsi qu’un grinder (meuleuse). Cet appareil aurait servi à découper des compresseurs dans lesquels était dissimulée de la drogue. Ces compresseurs auraient été acheminés de Durban, en Afrique du Sud, pour le compte de Navind Kistnah. Une fois découpés, ces compresseurs étaient jetés en mer.</p>
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