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Agression mortelle à Quartier-Militaire: Kamlawatee tuée sur fond de problème de terrain

30 mai 2017, 09:46

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Agression mortelle à Quartier-Militaire: Kamlawatee tuée sur fond de problème de terrain

Pravesh Raghu a perdu sa maman le jour de la Fête des mères. Cette dame de 63 ans a eu une fracture du crâne après avoir reçu une pierre au visage, lancée par des voisins. Ces derniers seraient venus voir les Raghu pour une question de construction.

Le village de Vuillemin à Quartier-Militaire ne se remettra pas de sitôt du drame qui s’est joué dans ses rues, dans la soirée du dimanche 28 mai. Kamlawatee Raghu, 63 ans, a rendu l’âme le soir de la Fête des mères. Selon son fils, Pravesh Raghu, elle aurait été lapidée par ses voisins à cause d’une histoire de terrain.

Sur la rue, un bloc (parpaing) cassé. Selon Pravesh Raghu, l’un des suspects voulait agresser sa mère à l’aide de ce bloc après lui avoir lancé une pierre. «Elle a été atteinte au visage et s’est écroulée. Puis, l’un deux a voulu lui jeter cette brique dessus alors qu’elle était à terre», avance-t-il.

Une tache rouge est toujours présente dans la cour, où Kamlawatee est tombée. Cette zone a été sécurisée par la police. Ceux qui viennent soutenir la famille et rendre un dernier hommage à la sexagénaire s’efforcent de détourner leurs regards.

La voix de Pravesh Raghu est fatiguée. Ce jeune homme de 29 ans a été blessé en voulant sauver sa mère.

Sa tête est recouverte de cicatrices. Son visage et son bras n’ont pas non plus été épargnés. Il a quitté l’hôpital hier matin pour assister aux funérailles de sa mère.

Il raconte que tout découle d’un problème de terrain. Son voisin, Prithviraj Bissoon, âgé de 51 ans, est venu le voir jeudi dernier pour lui demander la permission de démarrer une construction sur la limite de leur terrain. Pravesh Raghu a demandé quelques jours pour avoir un avis légal.

Selon les premiers éléments de l’enquête, Prithviraj Bissoon et son fils, Pradesh, âgé de 29 ans, en compagnie d’un de leurs amis, Ramchadar Bhoonee, 52 ans, sont retournés chez les Raghu dimanche après-midi pour demander à Pravesh où en est l’affaire. Mais c’est Kamlawatee Raghu qui est sortie et la discussion s’est envenimée.

«Lorsque je suis sorti, j’ai vu l’un d’eux lancer une pierre sur elle. Puis, Ramchandar voulait entrer dans la cour. Il était armé d’un sabre», raconte Pravesh Raghu. Son premier réflexe a été de le désarmer. C’est en luttant avec lui qu’il a été blessé.

Pendant ce temps, les proches ont appelé la police. Kamlawatee Raghu et son fils ont été transportés à l’hôpital. La mère devait rendre l’âme dans la soirée. Selon l’autopsie, pratiquée par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, elle a succombé à une fracture du crâne.

L’inspecteur Moosun et les limiers de la Criminal Investigation Division de Quartier-Militaire, sous la supervision du surintendant de police Dawoonarain et de l’assistant commissaire de police Hansraj, Divisional Commander Eastern, ont arrêté, le dimanche 28 mai, Prithviraj et Pradesh Bissoon, de même que Ramchadar Bhoonee.

Ces trois suspects ont comparu hier, lundi 29 mai, devant le tribunal de Moka, où une accusation provisoire de meurtre a été retenue contre eux. Ils ont été reconduits en cellule policière jusqu’au lundi 5 juin. Ils n’ont pas encore donné leur version des faits aux enquêteurs.

Apalamah Bissoon : «Je ne sais pas ce qui a poussé mon mari et mon fils à agir de la sorte»

Apalamah, la femme de Prithviraj Bissoon, n’en démord pas : son mari et son fils ne sont pas violents. Certes, ils avaient un peu bu ce soir-là, mais ils n’ont pas tué leur voisine. «Mon mari m’a dit qu’il a lancé une pierre, mais elle n’a pas atteint Kamlawatee. Elle est tombée car elle a eu un choc», dit-elle.

Sa version des faits en ce qui concerne le litige est autre : un câble du Central Electricity Board (CEB). «Il faut leur permission pour que le CEB enlève ce fil afin que nous puissions agrandir notre maison. ‘Mo misié inn al donn zot papié pou sinié zédi’», explique Apalamah Bissoon. Mais elle ignore les raisons qui ont poussé son mari et son fils à agir de la sorte dimanche.