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Agaléga ne sera pas cédé à l’Inde: ce qu’en pensent les Mauriciens

1 juin 2017, 02:30

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Agaléga ne sera pas cédé à l’Inde: ce qu’en pensent les Mauriciens

«Nous ne céderons pas Agaléga.» C’est ce qu’a précisé Pravind Jugnauth, lundi, lors de sa conference de presse, pour évoquer les retombées de sa  visite dans la Grande péninsule. Le Premier ministre en a profité pour fustiger la «campagne malsaine» de l’opposition autour de l’île. Mais pas sûr que la population le croit…

Jordan Ramen, 34 ans, administrateur de systèmes informatiques

«Le Premier ministre a confirmé un accord entre l’Inde et Maurice pour le développement des infrastructures à Agaléga. Mais la vraie question est la  suivante : à qui profite réellement un tel accord ? Car il y a des zones d’ombre par rapport aux modalités concernant la gestion. J’entends par là les activités de l’aéroport avec des vols civils et militaires. Pour conclure, je suggère une publication officielle émanant du Cabinet ministériel sur ce projet,  faisant ressortir que Maurice demeure le seul législateur de l’archipel Agaléga à part entière.»

Jocelyn Augustin, 54 ans, employé à general construction

«Je pense que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a beaucoup de discernement. Je ne crois pas qu’il fera la même bêtise que sir Seewoosagur  Ramgoolam a faite avec les Chagos. Je crois en lui car il est quelqu’un de très positif. Et je suis persuadé qu’il apportera des développements à Agaléga.»

Ludovic Marie, 26 ans, conseiller

«Je pense que le Premier ministre dit vrai. De toute façon, on en saura davantage sur le sujet dans l’avenir.»

Cynthia St Pierre, 19 ans, diplômée

«Si Agaléga est cédé, cela ne sera pas sympa pour les habitants de cette île. Personnellement, je n’aurais pas aimé que l’on prenne mon pays car  c’est notre héritage. Nous devons protéger notre patrimoine.»

Adrien Vivien, 21 ans, serveur

«Agaléga ne doit pas être traité comme une merchandise et ne doit pas être utilisé comme monnaie d’échange entre l’Inde et Maurice. Il s’agit d’un pays où vivent des personnes.»

Vanishta Soopparayen, 29 ans, superviseur en centre d’appels

«Ce que dit Pravind Jugnauth doit être vrai. Je préfère être neutre concernant ce sujet.»

Anonyme, 52 ans

«Tôt ou tard, le Premier ministre finira par céder, qu’on le veuille ou non. Sé enn fason pas diber pou kouyonn lizié morisien mé li pou bizin sédé apré.»

Anomyme, retraité

«Force est de constater que l’Inde est le bailleur du gouvernement pour pas mal de projets infrastructurels. C’est comme une forme de chantage. À terme, comment le gouvernement mauricien pourra-t-il refuser si la Grande péninsule réclame la souveraineté d’Agaléga ? Surtout après avoir autant quémandé.»

Ben Thomas, retraité

«Cela me fait penser à l’époque de sir Seewoosagur Ramgoolam, qui avait négocié avec les Britanniques notre indépendance contre la souveraineté des Chagos. De là à croire ce que dit notre Premier ministre par rapport au sort d’Agaléga, je suis sceptique. Bann politisien séki zot dir, pa forséman séki zot fer.»

Belinda Hubert, 56 ans

«Je pense que le Premier ministre a une dette envers le gouvernement indien, d’autant plus que nous avons reçu beaucoup d’argent de la Grande péninsule. Donc, à mon avis, tôt ou tard, nous devrons leur céder Agaléga.»

Louis LavaL Cherry, 65 ans

«Pravind Jugnauth peut avoir dit qu’il ne cédera pas la souveraineté d’Agaléga à l’Inde mais s’il subit des pressions du Premier ministre Narendra Modi un jour, il la lui donnera de bonne foi. Que fera-t-il de ces quelque 300 personnes qui y vivent ? Ce sera un peuple déraciné. Qu’en est-il des Agaléens ? Je pense qu’Olivier Bancoult, le leader du Groupe Réfugiés Chagos, aurait dû faire connaître son opinion sur ce nouvel accord.»